La question d’une éventuelle réforme des pensions est au cœur des discussions politiques au Luxembourg. La dernière réforme de 2012 a déjà apporté des réductions importantes des pensions actuelles et futures. Une nouvelle baisse des pensions serait-elle une bonne solution?
Avenir sans précarité: une urgence
Le taux de pauvreté des retraités a plus que doublé en dix ans au Luxembourg et s’élève désormais à 10,7%. La pension minimale actuelle de 2.245€ brut par mois pour une carrière complète de 40 ans étant bien inférieure au seuil de pauvreté, il serait plus judicieux d’augmenter les pensions les plus faibles plutôt que de les réduire.
Réforme de 2012: une dégradation systématique
La réforme de 2012 a baissé le niveau des pensions futures en modifiant la formule de calcul, en remettant en question l’allocation de fin d’année et en freinant l’ajustement des pensions à l’évolution des salaires.
Il serait plus juste de conserver l’ajustement intégral des pensions à l’évolution des salaires car, pour un retraité moyen, la perte d’ajustement annuel peut représenter une diminution de 100.000€ sur toute la durée de la retraite.
L’allocation de fin d’année de 960€ brut pour une personne ayant une carrière de 40 ans est modeste, mais cruciale pour les retraités aux revenus faibles. La supprimer serait une erreur, car elle offre un soutien indispensable aux pensionnés les plus vulnérables.
Ouvrir le débat en transparence
Il est important de clarifier les faits: les pensions du régime général ne sont pas excessives: seulement 4,19% des pensions dépassent les 6.000€ brut par mois et 0,14% les 8.000€. Près de 23% des résidents perçoivent une pension inférieure à 2.000€ brut par mois.
La réforme de 2012 a pénalisé les jeunes générations qui toucheront déjà des pensions plus faibles: un salarié moyen pourrait perdre environ 380.000€ sur la durée totale de sa retraite.
Renforcer le système de pensions
L’argument selon lequel une réforme rapide serait nécessaire en raison d’une crise financière imminente est infondé. La Caisse de pension (CNAP) dispose de plus de 27 milliards d’euros de réserves, suffisantes pour verser les pensions pendant 4,3 ans sans cotisations – des réserves bien plus élevées qu’en Allemagne ou en France.
Des solutions plus justes existent
Face au vieillissement de la population et à l’augmentation des dépenses de pensions, il existe des solutions plus justes. Plutôt que de réduire les prestations, il serait logique d’utiliser les réserves accumulées pour financer les pensions à court terme. La croissance économique du Luxembourg permet également d’envisager un financement pérenne sans recourir à des réductions ailleurs.
La Chambre des salariés (CSL) considère que la hausse des dépenses de pensions due au vieillissement démographique est inévitable, mais elle ne doit pas être perçue comme une menace. Il est préférable d’augmenter les recettes du système plutôt que de diminuer les prestations permettant de garantir des pensions dignes pour tous.
La CSL a pour but de défendre les intérêts des 630.000 salariés, pensionnés, apprentis et demandeurs d’emploi, frontaliers ou résidents. Pour plus d’informations: CSL.lu
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