Derrière les chiffres, il y a l’humain a rappelé durant la discussion Carlos Pereira, membre du bureau exécutif de l’OGBL. Et c’est vrai que les systèmes de retraite sont un des piliers de la Sécurité sociale et représentent un des acquis sociaux essentiels pour l’ensemble de la population. Ce qui explique les prises de position passionnées et tranchées.
Remettre l’humain au centre du débat, c’est ce que semble envisager la ministre de la Sécurité sociale, . Sortir le débat du cadre des négociations tripartites. Très attaquée par le LCGB sur le fait d’avoir parlé à la presse de sa vision de l’avenir du système, elle a rebondi en affirmant que le sujet des pensions est un sujet sociétal et qu’en parlant à la presse, elle a lancé le débat. «Sans devoir ou privilégier des pistes.» Tout pourra selon elle être discuté.
La piste de l’association de la population au débat
Et tout pourrait être discuté en associant largement la population. «Le sujet est sociétal et la question est de savoir ce que les sociétés peuvent espérer de leur système de retraite. Je lance le débat: la société n’a -t-elle pas le droit de débattre de cela?» en rappelant au passage que selon l’OCDE, «au Luxembourg, le revenu global des retraités selon l’OCDE est supérieur au revenu durant sa vie active».
Ouvrir ainsi le débat est une bonne idée. Avec le risque que cela déborde sur d’autres thèmes: comme celui des besoins des retraités ou encore des différences entre les retraités du secteur privé et du secteur public. Sujet qui est apparu comme central lors du petit jeu des questions-réponses avec le public. Potentiellement explosif.
La ministre n’a pas donné plus de détails concernant la forme que pourrait prendre cette éventuelle participation citoyenne.
Début des négociations à l’automne
Elle a par contre précisé le calendrier. À la demande du Conseil économique et social (CES), l’inspection générale de la Sécurité sociale (IGSS) rendra un rapport – «un de plus» ont soupiré OGBL et LCGB – sur l’état du système en juin.
Les débats autour du gouvernement seront lancés au début de l’automne. Avec qui? Mystère donc. Sur le fonds, la ministre renvoie à l’accord de coalition «qui ne parle pas du mur des pensions, mais de la nécessité de consolider le système en place».
Des discussions qui dureront trois ans. Jusqu’en 2027 donc. 2027, date couperet puisqu’en théorie, les dépenses seront supérieures aux recettes et que, suivant la lettre de la réforme de 2012 le gouvernement sera obligé de légiférer pour réduire les pensions. «Est-ce vraiment ce que nous souhaitons?» a-t-elle lancé?