L’explorateur Christian Clot a séduit l’assistance en racontant ses aventures en Patagonie pour expliquer l’incroyable pouvoir du cerveau humain.  (Photo: Woop)

L’explorateur Christian Clot a séduit l’assistance en racontant ses aventures en Patagonie pour expliquer l’incroyable pouvoir du cerveau humain.  (Photo: Woop)

Intense et enrichissante. La conférence Woop a tenu toutes ses promesses ce jeudi à la Maison du savoir de Belval. Les nombreux intervenants ont challengé le public en lançant des pistes de réflexion sur l’avenir de l’Homme mais aussi du monde.

«La seule façon de prédire le futur, c’est de le créer.» Voilà ce qui pose les bases de la conférence Woop, qui a mis cette phrase en exergue comme descriptif de la journée de discussions qui se tenait ce jeudi à la Maison du savoir de Belval. Un thème vaste qui brosse des domaines aussi variés que la conquête spatiale, l’intelligence artificielle ou les «fake news».

De multiples intervenants se sont succédé tout au long de la journée pour débattre sur les changements auxquels nous serons confrontés dans les années futures. Des discussions tantôt inquiétantes, tantôt étonnantes.

C’est d’avoir un jour été touché par un tableau qui m’a sauvé la vie.

Christian Clotexplorateur

À l’image de Christian Clot, explorateur, venu partager son expérience sur les incroyables capacités d’adaptation de l’être humain. «Le pessimisme n’a jamais rien apporté. Aujourd’hui, c’est vers le réalisme que nous devons aller. Quand on est confronté à un changement drastique auquel on n’est pas habitué, on remarque que le premier réflexe du cerveau, c’est de lutter contre. Et puis, finalement, il s’adapte.»

L’explorateur conseille de prendre les choses pour ce qu’elles sont et de travailler sur les domaines sur lesquels on a du levier. «Quand le cerveau lutte puis accepte la situation, on se rend compte qu’il y a des connexions nouvelles, des zones qui s’activent», explique-t-il en retraçant l’une de ses aventures qui l’a emmené au bout du monde.

«Un jour en kayak en Patagonie, je me suis retrouvé dans l’eau à 2°C, les muscles commencent à se tétaniser, je commence à nager, mais je m’épuise, la douleur dans les articulations est forte. Le cerveau me dit de m’arrêter. Il le dit tellement fort que je m’arrête. À ce moment-là, la tempête dégage d’un coup le ciel au-dessus de moi et crée un halo de lumière qui me rappelle le tableau de Turner, ‘Tempête de neige’. Ce qui me ramène à une personne qui m’est chère avec qui j’avais vu ce tableau au MET de New York. Et je me suis remis à nager. C’est d’avoir un jour été touché par un tableau qui m’a sauvé la vie. C’est ça l’adaptation du cerveau.»

Un intervenant au positivisme communicatif pour l’assemblée séduite par l’aventure et le pouvoir du cerveau humain.

La Terre, tu l’aimes ou tu la quittes!

La dernière «battle conférence» de la journée avait un intitulé déroutant: «La Terre, tu l’aimes ou tu la quittes». Jean-Sébastien Steyer, paléontologue et chercheur au CNRS, et Jérémy Saget, médecin spatial, ont confronté leurs expériences face à un public conquis. L’objectif étant de réfléchir à la conquête spatiale en imaginant coloniser une autre planète. Dans quelle mesure ce schéma est-il réaliste? Doit-on abandonner la Terre? Autant de questions auxquelles les deux experts Woop ont tenté de répondre.

S’ils s’accordent sur la nécessité de partir explorer d’autres planètes, ils insistent sur l’importance de maintenir la Terre à flot, en la protégeant. «Aujourd’hui, apprendre à vivre sur Mars ou ailleurs, c’est préserver cette planète, protéger les ressources, recycler… Toutes les normes environnementales que nous connaissons aujourd’hui», confirme Jérémy Saget.

L’avenir est à l’exploration privée

Convaincus tous les deux que l’exploration privée est un véritable levier pour les gouvernements qui sont tenus de se mettre au diapason, ils affirment que les deux approches se veulent complémentaires. Allant jusqu’à imaginer des corps d’astronautes privés et gouvernementaux. Cela laisse rêveur.

La journée s’est clôturée sur une réflexion autour de la science-fiction en tant que prédictive de l’avenir. Prenant l’exemple du livre d’Aldous Huxley, «Le Meilleur des mondes» qui traitait des biotechnologies alors qu’on était loin de les avoir crée. Cela a permis de réfléchir en amont à cet outil et de réagir quand la réalité a rejoint la fiction. Le futur est donc peut-être déjà écrit…