Les militants de Greenpeace France ont voulu dénoncer les risques liés à la sécurité au sein de la centrale nucléaire de Cattenom. (Photo: Shutterstock)

Les militants de Greenpeace France ont voulu dénoncer les risques liés à la sécurité au sein de la centrale nucléaire de Cattenom. (Photo: Shutterstock)

La Cour d’appel de Metz a rendu son jugement dans l’affaire de l’intrusion de militants de Greenpeace au sein de la centrale nucléaire de Cattenom. Les peines de prison n’ont plus été retenues, mais l’ONG écope quand même d’une amende de 25.000 euros.

Le 12 octobre 2017, une poignée de militants de Greenpeace s’étaient introduits dans la centrale nucléaire de Cattenom, proche de la frontière franco-luxembourgeoise. Leur objectif était de dénoncer des failles de sécurité au niveau du site.

Ils avaient déclenché un feu d’artifice en pleine nuit à proximité des piscines d’entreposage des combustibles usés. L’action avait été peu appréciée par EDF, et les militants, ainsi que l’association environnementale, s’étaient retrouvés assignés en justice.

Peines de prison

En février 2018,  à différentes peines. Les militants avaient écopé de peines allant de cinq mois de prison avec sursis à deux mois ferme. Quant au directeur de Greenpeace France, Jean-François Julliard, il avait été condamné à une amende de 20.000 euros.

Près de deux ans plus tard, mercredi 15 janvier, vient de rendre son délibéré. Elle se montre moins sévère, même si des sanctions ont à nouveau été décidées.

Les militants ont été condamnés à des jours-amendes (conversion d’une peine de prison en amendes financières par jour), et l’association, à des dommages et intérêts. Elle devra payer 25.000 euros, une sanction plus lourde qu’en première instance.

Sentiments partagés

Greenpeace France se montre mitigée par rapport à ce jugement. «Cette décision reconnaît implicitement le bien-fondé de nos motivations et la réalité du danger nucléaire», commente Roger Spautz, chargé de campagne nucléaire Luxembourg et France. «En écartant les peines d’emprisonnement, les juges montrent qu’ils ont été sensibles à nos arguments et à la vague de soutien qui a accompagné ce procès.»

L’ONG regrette toutefois que ses militants n’aient pas été purement et simplement relaxés, et s’étonne aussi du fait que le porte-parole de l’association sur les questions nucléaires, Yannick Rousselet, soit condamné comme complice, sans avoir été impliqué dans l’opération.

Greenpeace réfléchit à un pourvoi en cassation sur cette dernière question.