Retarder la vague épidémique permettrait de donner davantage de temps pour vacciner la population. Et de réduire le nombre de cas. (Photo: Nader Ghavami / Maison Moderne)

Retarder la vague épidémique permettrait de donner davantage de temps pour vacciner la population. Et de réduire le nombre de cas. (Photo: Nader Ghavami / Maison Moderne)

L’apparente stabilité de la situation épidémique dissimulerait la proximité d’un fort rebond potentiel dans le pays, qui pourrait atteindre jusqu’à près de 600 cas par jour, selon la taskforce Covid-19. En cause, la hausse des interactions sociales et la présence toujours plus forte du variant anglais.

Bien que stable et apparemment calme, la situation épidémique dans le pays serait «critique» et à «un point de bascule», estiment les experts de la taskforce Covid-19 dans un rapport publié vendredi, qui s’inquiète d’«une déstabilisation de la situation épidémique avec des preuves de potentiel rebond épidémique».

De fait, le nombre stable de cas de Covid-19 quotidiens ne serait, contrairement aux apparences, pas une bonne nouvelle, variant anglais oblige: «L’actuelle stagnation des cas quotidiens et l’augmentation des cas en relation avec le variant anglais sont de forts indicateurs d’un potentiel rebond», constate la taskforce.

En outre, le taux de reproduction Reff a continuellement augmenté tout au long de la semaine, passant à 1,07 jeudi 28 janvier, contre 0,98 le jeudi précédent. Sans compter l’augmentation du taux de positivité, passé de 2% la semaine dernière à 3% désormais.

Projections pessimistes

Partant de cela, les projections de cette semaine sont, sans surprise, plus pessimistes que celles des semaines précédentes et indiqueraient même «le début d’un rebond épidémique».

Une situation «critique» donc, qui serait la conséquence directe de l’interaction entre l’augmentation des contacts sociaux – du fait de l’ouverture des commerces non essentiels – et la présence du variant anglais, de 30 à 40% plus contagieux selon les dernières estimations de la taskforce.

Selon les projections de la taskforce Covid-19, sans modification des mesures anti-Covid actuelles et en partant de l’hypothèse que le variant anglais est 37% plus contagieux et représente actuellement 16% des cas de Covid-19, le rebond épidémique atteindrait son pic durant le mois de mai et serait similaire à la vague de cet automne, avec près de 600 cas par jour en moyenne.

Avec les mesures anti-Covid en place actuellement, le rebond épidémique atteindrait son pic durant le mois de mai et serait similaire à la vague de novembre dernier. (Illustration: Research Luxembourg / Capture d’écran)

Avec les mesures anti-Covid en place actuellement, le rebond épidémique atteindrait son pic durant le mois de mai et serait similaire à la vague de novembre dernier. (Illustration: Research Luxembourg / Capture d’écran)

L’espoir des vaccins

Mais les mesures de distanciation sociale seraient toujours efficaces et permettraient de retarder et de réduire considérablement cette troisième vague: avec une réduction de 10% des interactions sociales, la vague n’atteindrait son pic que durant l’été et ne dépasserait pas les 250 cas par jour en moyenne.

Avec une réduction de 10% des interactions sociales, la vague atteindrait son pic durant l’été et ne dépasserait pas les 250 cas par jour en moyenne. (Illustration: Research Luxembourg / Capture d’écran)

Avec une réduction de 10% des interactions sociales, la vague atteindrait son pic durant l’été et ne dépasserait pas les 250 cas par jour en moyenne. (Illustration: Research Luxembourg / Capture d’écran)

Surtout, retarder la vague épidémique permettrait de donner davantage de temps pour vacciner la population. Ce qui permettrait de réduire encore le nombre de cas.

Pour éviter un rebond épidémique trop fort, il est «encore plus essentiel» de réduire les interactions sociales, note donc le rapport. De son côté, – sans les renforcer.