Cyrille Gerhardt a réussi à saisir une des fragrances du Mullerthal. (Photo: Mike Zenari/Archives)

Cyrille Gerhardt a réussi à saisir une des fragrances du Mullerthal. (Photo: Mike Zenari/Archives)

Que fallait-il faire pour recréer l’odeur des bois du Mullerthal pour le pavillon luxembourgeois, à l’Exposition universelle de Dubaï ? Cyrille Gerhardt, directeur de Smell Marketing, l’explique.

Les visiteurs de l’Expo 2020 de Dubaï, qui ouvre ses portes ce vendredi 1er octobre, pourront faire appel à leurs cinq sens – y compris l’odorat – pour découvrir les points forts du Luxembourg. Chargé de créer le bon parfum pour donner aux visiteurs le sentiment de se trouver dans les bois du Mullerthal, Cyrille Gerhardt a travaillé avec une équipe de 12 personnes, collaborant avec un laboratoire du sud de la France, pour obtenir les notes justes.

«Quand vous allez dans les bois du Mullerthal, ce qui est le plus imprégnant dépend de la période», explique-t-il. «Nous y étions, pour notre part, au début de l’été, lorsque le parfum est différent et que l’humidité prend le dessus.» Ce qui sera en adéquation avec Dubaï, étant donné que les températures mensuelles moyennes qui y seront enregistrées au début de l’expo devraient être supérieures à 30°C.

Plusieurs mois d’un patient travail

Pour le pavillon luxembourgeois, l’équipe a pris une palette de différentes senteurs allant du floral au boisé, en passant par d’autres senteurs «vertes», et a procédé par élimination. Le profil final comprend les notes de tête «fragiles», qui sont «les fleurs les plus sophistiquées, [qui] durent 5 à 20 secondes».

Les notes de cœur sont principalement de la mousse, tandis que les notes de fond sont plus boisées. «Si vous entrez dans un lieu après quelques heures, ce qui dure, c’est la note de fond», précise Cyrille Gerhardt.

L’équipe a commencé à créer la signature olfactive en commençant par les notes de tête, puis les notes de cœur et de tête. Des tests ont été effectués pendant des mois afin de s’assurer que le parfum restait stable, notamment en ce qui concerne la diffusion. L’équipe a réduit le nombre d’options à trois avant de choisir la senteur finale.

Le seul pays de l’Expo à disposer de son parfum

«Des diffuseurs sont intégrés dans tout le pavillon, avec une minuterie de précision et un système de ventilation», explique-t-il, ajoutant que les visiteurs sentiront le parfum en même temps qu’ils verront les visuels verts, car les deux effets doivent se produire en même temps pour que l’expérience fonctionne.

Après la visite, les visiteurs du pavillon pourront également récupérer une sorte de carte de visite du Luxembourg, qui sera également parfumée. Un tel parfum et un tel souvenir changent la donne, estime M. Gerhardt. Avec le parfum également présent sur cette carte, «cela ramène à votre mémoire profonde l’exposition et la façon dont vous vivez l’expérience au pavillon». Et le Luxembourg sera le seul pays participant à disposer d’une telle signature olfactive dans son pavillon. Reste à savoir si le parfum sera ensuite disponible au Grand-Duché…

Cet article a été écrit pour , traduit et édité pour Paperjam.