«Si je me sens aujourd’hui dans la peau d’une cible? Oui…», répond la vice-Première ministre et ministre de la Santé. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/Archives)

«Si je me sens aujourd’hui dans la peau d’une cible? Oui…», répond la vice-Première ministre et ministre de la Santé. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/Archives)

Interrogée sur les élections législatives de 2023, Paulette Lenert, ministre LSAP de la Santé et personnalité politique la plus populaire du Luxembourg, explique «avoir l’envie de [s]’engager». Devenir Premier ministre? «Tous les postes sont intéressants, chacun possède son charme et ses défis.»

Ce week-end, quelques jours après son discours sur l’État de la Nation prononcé à la Chambre des députés, (DP), le Premier ministre, a expliqué dans l’émission Background de RTL ou du moins ministre au sein du prochain gouvernement.

Dans la course, l’une de ses plus grandes concurrentes pourrait bien s’appeler  (LSAP), la figure de proue d’un autre parti de la majorité gouvernementale, le LSAP.

«Motivée» en vue des élections

Dans une interview à Paperjam, l’actuelle vice-Première ministre et ministre de la Santé a notamment été interrogée sur le prochain scrutin législatif d’octobre 2023 et la possibilité d’être tête de liste du parti socialiste. «C’est le genre de décision qui se prend en interne et que nous n’avons pas encore abordée. Cela ne devrait se décider qu’au printemps prochain, comme dans la majorité des partis. Mais je suis motivée et l’envie de m’engager en politique est présente», a-t-elle ainsi expliqué.

J’ai le sentiment que chaque dossier est bon pour tenter de faire croire que je ne suis pas à la hauteur.
Paulette Lenert

Paulette Lenertvice-Première ministre, ministre de la Santé, ministre de la Protection des consommateurs et ministre déléguée à la Sécurité socialeLSAP

Un positionnement qui devrait rassurer certains au sein d’un parti socialiste qui, en coulisses, s’interrogeaient sur les ambitions de cette magistrate de 54 ans, entrée discrètement au gouvernement en 2018 (avec la Protection des consommateurs mais aussi la Coopération et l’Action humanitaire comme attributions), avant de reprendre  le ministère de la Santé en 2020 et d’être propulsée en pleine lumière par la pandémie de Covid-19.

Elle est devenue une cible

La crise sanitaire lui a permis de gagner en popularité, faisant même d’elle . Un statut qui l’a également érigée en adversaire à (a)battre en vue du prochain scrutin législatif.

«Si je me sens aujourd’hui dans la peau d’une cible? Oui. J’ai le sentiment que chaque dossier est bon pour tenter de faire croire que je ne suis pas à la hauteur. J’en arrive même à entendre que la gestion de la pandémie a été une chose facile. Il faudra quand même qu’on m’explique en quoi c’est le cas… Je vous avoue que lorsque je me lève le matin, je ne me dis pas que je n’ai pas été à la hauteur.»

«Du respect» pour la fonction de Premier ministre

Interrogée sur son envie de devenir Premier ministre, Paulette Lenert a montré une habileté toute politique dans sa réponse, expliquant que «tous les postes sont intéressants, avec leur charme et leurs défis», tout en faisant attention à ne pas dire non à une fonction qui lui inspire «un certain respect».

«Si je m’imagine à cette place dans un an? Je ne suis pas le genre de personne à me projeter ainsi sur un poste», a-t-elle enchaîné. «D’ailleurs, si vous m’aviez posé la même question six mois avant mon arrivée au ministère de la Santé, vous auriez eu droit à la même réponse… On va donc d’abord voir si cette question se pose réellement.»