Paulette Cahen, qui s’est occupée de Chaussures Léon pendant de nombreuses années, a fêté le centième anniversaire de l’enseigne.  (Photo: Maison Moderne)

Paulette Cahen, qui s’est occupée de Chaussures Léon pendant de nombreuses années, a fêté le centième anniversaire de l’enseigne.  (Photo: Maison Moderne)

Ancienne «patronne» de l’enseigne Chaussures Léon, que dirige à présent sa fille Corinne, Paulette Cahen, 81 ans, évoque avec nostalgie le centième anniversaire de l’entreprise familiale chère au cœur de son mari André, décédé en 2020.

Comment se porte l’enseigne Chaussures Léon?

Paulette Cahen. – «Pour une centenaire, elle se porte très bien!

Que vous évoque ce chiffre de 100 années tout rond?

«Il me fait plaisir. Mon mari et moi avons eu deux filles, Corinne et Magali. Le magasin s’est révélé être notre troisième enfant.

Troisième enfant, je suppose, à qui vous avez beaucoup donné…

«Oui. Mon mari encore plus que moi. C’était son bébé. Son «tout». C’est grâce à lui que l’enseigne a toujours bien fonctionné. Nous y étions très attachés.

Quels traits de caractère définissaient le patron qu’était votre époux?

«Tout d’abord, son professionnalisme. Il avait commencé à l’âge de 18 ans. Il aimait sincèrement cela, se tenait au courant de tout. Cette passion l’a accompagné jusqu’au bout. Je citerai ensuite sa gentillesse. C’est simple, tout le monde l’aimait beaucoup.

Si je vous demande le secret de longévité?

«Le personnel. Toujours aimable, toujours d’excellent conseil. La qualité du service est notre cheval de bataille, la clientèle revient pour cette raison. Notre personnel, c’est ma plus grande fierté. Certaines de nos vendeuses ont passé plus de temps que moi au magasin. Elles sont aujourd’hui pensionnées, mais reviennent encore nous voir. Ce sont devenues des amies.

En quoi est-ce un atout d’être une entreprise familiale?

«Nous avons pour nous l’expérience. Et cette expérience, elle se transmet. Idem avec le personnel.

La question d’une cession s’est-elle déjà posée un jour?

«Tant que quelqu’un de la famille était partant pour une reprise, la question ne s’est pas posée, non. Cela aurait été un crève-cœur, pour mon mari surtout, que Corinne ne reprenne pas. Mais c’est elle qui a décidé, de manière naturelle. Nous n’avons jamais forcé personne.

En 2024, à quel public s’adressent les Chaussures Léon?

«Le public n’a pas changé. Des clients ayant fréquenté l’établissement à la Gare lorsqu’ils étaient enfants continuent de venir maintenant qu’ils sont grands-parents. Nous avons une clientèle fidèle. Nous incarnons une institution.

Vend-on des chaussures comme on vendrait un autre article? Du textile, par exemple…

«Par rapport à l’habillement, c’est particulier. Un vêtement, vous l’essayez, il vous va, il ne vous va pas, mais quoi qu’il en soit, il ne vous fera pas mal. Avec une paire de chaussures… Il nous faut connaître le pied de la cliente.

Vous avez une adresse à la Belle Étoile et celle «historique» se situe quartier Gare. Continuez-vous de croire en l’avenir du commerce de centre-ville?

«Si ce ne sont pas des franchisés peu au fait du commerce, la réponse est oui. Le commerçant a l’expertise. Il sait accueillir et conseiller les gens. Il sait surtout acheter. Pour vendre, il faut de la qualité. Mon mari avait le nez. L’intuition, l’expérience…

Quel est votre vœu pour la suite?

«Que l’on fête de nombreux anniversaires encore!»

Continuité

Durant plus de 30 ans, à partir du début des années 1970, Paulette Cahen, très atta­chée à l’adresse «historique» du quartier Gare, a épaulé son mari, André, à la tête des Chaussures Léon. Depuis, Corinne Cahen a repris le flambeau familial de cette entreprise née en 1924.

Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de Paperjam des parue le 9 juillet. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.  

 

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