Selon le baromètre de la Chambre de commerce, 42% des dirigeants estiment que le climat des affaires s’est amélioré au cours des six derniers mois. (Photo: Edouard Olszweski)

Selon le baromètre de la Chambre de commerce, 42% des dirigeants estiment que le climat des affaires s’est amélioré au cours des six derniers mois. (Photo: Edouard Olszweski)

Selon les derniers résultats du «Baromètre de l’économie» de la Chambre de commerce, les dirigeants se montrent plus optimistes pour les mois à venir. Mais si les indicateurs de conjoncture pointent vers une reprise, la prudence reste de mise.

Entre le 14 septembre et le 4 octobre 2021, la Chambre de commerce a recueilli le sentiment de 677 dirigeants d’entreprises de six salariés et plus, représentatives de l’économie luxembourgeoise, pour son

On peut constater que les patrons d’entreprise estiment que le climat des affaires s’est amélioré au cours des six derniers mois. Une tendance qui devrait se poursuivre dans les prochains mois puisqu’une hausse de l’activité est attendue par 42% des dirigeants, contre une baisse pour seulement 10% d’entre eux.

«Les dirigeants sont davantage optimistes, autre facteur traduisant le redressement des économies luxembourgeoise et européennes, favorisé par la progression des campagnes de vaccination, ainsi que possiblement par les gains de productivité liés à l’accélération de la transformation numérique découlant des contraintes imposées par la pandémie de Covid-19», analyse la Chambre de commerce à la lecture des résultats.

Quant à l’emploi, les entreprises paraissent également confiantes, puisque 30% d’entre elles envisagent d’augmenter leurs effectifs au cours des prochains mois, contre 8% qui les réduiraient, soit une différence nette de 22%. Cette hausse est particulièrement importante dans les secteurs des services (financiers et non financiers) et de l’énergie/environnement (+33% à 38%). Le secteur de l’horeca reste celui qui pâtit le plus de la crise, et ce notamment en raison des restrictions sanitaires qui pèsent davantage sur leur activité.

Le prix de l’énergie inquiète

Selon les dirigeants d’entreprise, de nombreux défis les attendent à l’avenir. Le «manque de main-d’œuvre qualifiée» et le «coût du travail» (déjà au palmarès des défis économiques les plus importants lors de ) restent pour respectivement 69% et 53% des dirigeants les défis les plus importants à surmonter. Le «prix de l’énergie et des matières premières» pourrait constituer une menace significative pour la reprise économique aux niveaux international et luxembourgeois. Il préoccupe 43% des entreprises, soit une augmentation de 26 points de pourcentage par rapport à l’année dernière.

Les estimations relatives à la rentabilité, fortement ébranlée par la crise dans l’édition précédente de l’enquête, prennent un ton plus positif: seulement 16% des entreprises prévoient une dégradation de leur rentabilité, contre 50% qui s’attendent à de la stabilité et 34% à une amélioration. En moyenne, par rapport à l’automne 2020, la différence nette entre les entreprises estimant que leur rentabilité devrait augmenter et celles anticipant une dégradation tous secteurs confondus devrait augmenter de 18,4%, avec les secteurs de l’horeca et des services financiers s’attendant à la rentabilité nette la plus forte (+30%), et les secteurs de l’environnement/énergie (-1%) et des transports (+7%) à la plus faible.

Enfin, près de la moitié des entreprises exportatrices planifient une augmentation de leur chiffre d’affaires à l’exportation en 2022, avec la plus forte hausse attendue dans les secteurs des services (financiers et non financiers) et de l’énergie/environnement (autour de +50% du chiffre d’affaires par rapport à aujourd’hui).

Les capacités d’investissement stagneront

Les investissements, quant à eux, stagneront encore dans la majorité des entreprises (63%) dans les six prochains mois. 27% des dirigeants prévoient toutefois de les augmenter, tandis que seulement 10% les réduiraient (contre encore 20% au semestre dernier). Cela indique tout de même une tendance à la hausse des capacités d’investissement de manière générale, surtout dans les entreprises de 100 personnes et plus. Un tiers des industriels et des hôtels, restaurants et cafés anticipent une hausse.

Globalement, les entreprises estiment que l’influence de l’environnement économique sur les affaires, en 2022, sera stable (pour près de 60% des dirigeants), voire favorable (pour 25% des sondés), ce qui constitue une vision plus optimiste que l’année dernière, où seulement 10% des entreprises s’attendaient à des circonstances structurelles positives.

Si la tendance générale des indicateurs conjoncturels est à la hausse, la «stabilité» reste néanmoins le mot d’ordre. Après une longue période marquée par l’incertitude, la prudence semble en effet être de mise pour les entreprises luxembourgeoises, ce qui se reflète dans la décision de la plupart des dirigeants (six entreprises sur dix) de maintenir leurs emplois et investissements à des niveaux stables.