L’intelligence artificielle de Vocalis Health reconnaît 512 biomarqueurs capables de repérer le Covid-19. Un développement auquel ont participé des Luxembourgeois. (Photo: Shutterstock)

L’intelligence artificielle de Vocalis Health reconnaît 512 biomarqueurs capables de repérer le Covid-19. Un développement auquel ont participé des Luxembourgeois. (Photo: Shutterstock)

Des patients luxembourgeois atteints du Covid-19 participent au calibrage d’une intelligence artificielle israélienne capable de détecter le virus à partir de la voix, avec un taux de réussite de 80%. L’avènement des biomarqueurs vocaux, que suit aussi le List depuis décembre.

50, 51, 52, 53… 68, 69, 70. Le patient, pour l’instant déjà atteint du Covid-19, égrène les chiffres de 50 à 70 dans sa langue maternelle dans un enregistrement sur une application. VocalisCheck, l’intelligence artificielle de la start-up israélienne Vocalis Health, est capable, à partir de la reconnaissance de 512 biomarqueurs vocaux, d’y détecter les signes de fièvre, de mal de tête ou de difficultés respiratoires.

Au moment où 80% des personnes infectées sont asymptomatiques, dit-elle, où la majorité des patients ne présentent pas de fièvre excessive et où les symptômes plus graves n’apparaissent qu’après une à deux semaines, la voix, elle, ne ment pas. Même quand il s’agit de cacher des symptômes pour ne pas risquer d’être exclu du monde du travail, par exemple.

«Les tests PCR sont utilisés pour dépister le Covid-19, ce qui est une approche extrêmement coûteuse, gourmande en ressources et en temps», a déclaré le Dr Shady Hassan, cofondateur, chef des opérations et médecin de Vocalis Health. «Au lieu d’utiliser à mauvais escient les tests PCR pour le dépistage, l’utilisation d’un outil de dépistage hautement évolutif comme VocalisCheck peut combler une lacune importante dans l’approche actuelle du dépistage Covid, avec la capacité de canaliser efficacement les personnes à haut risque d’infection vers le test de diagnostic approprié.»

Comme beaucoup de start-up du monde de la santé, cherchait à avoir accès à des données de santé qui lui permettent de faire progresser son intelligence artificielle, dont elle estime aujourd’hui les résultats à 80% de réussite. Demander à des patients de compter au lieu de donner des informations personnelles a permis à la start-up de nouer des partenariats pour obtenir des «voix» aux États-Unis, au Chili, en Indonésie, en Afrique du Sud, en Roumanie… et au Luxembourg.

Contactée par Paperjam, la start-up n’a pas souhaité en dire plus sur les participants luxembourgeois, d’où ils viennent, combien ils sont, ni comment ils ont été recrutés.

En février, Vocalis Health avait donné davantage de détails sur une étude clinique menée en collaboration avec la Municipal Corporation of Greater Mumbai (MCGM) à leur centre Nesco Covid-19. Sur 2.000 participants s’exprimant dans de nombreuses langues, dont l’anglais, l’hindi, le marathi et le gujarati, elle avait conservé 288 «sets de voix», qui donnent à sa solution un taux de réussite de 81,4%.

Aujourd’hui, la start-up née en 2019 disposerait de 250.000 enregistrements de 50.000 utilisateurs, analysés par une équipe médicale et des algorithmes.

au Luxembourg Institute of Science and Technology (List), sous la conduite du Dr Muhannad Ismael. .