Ancien lauréat du Fit4Start devenu jury de la nouvelle promotion, Kevin Muller a annoncé une levée de fonds de 1,1 million d’euros pour Passbolt, qui avait besoin de recruter. (Photo: Romain Gamba)

Ancien lauréat du Fit4Start devenu jury de la nouvelle promotion, Kevin Muller a annoncé une levée de fonds de 1,1 million d’euros pour Passbolt, qui avait besoin de recruter. (Photo: Romain Gamba)

La start-up du Technoport Passbolt a annoncé, ce jeudi, une levée de fonds de 1,1 million d’euros. De quoi lui permettre de doubler ses effectifs à court terme pour répondre aux besoins personnalisés de clients friands de solutions de gestion des mots de passe.

Le CEO du Technoport a déjà poussé les murs. Diego de Biasio va devoir recommencer. Passbolt devrait passer, à assez brève échéance, de 10 à 20 personnes, portée par un double phénomène: le Covid-19 et sa prise de conscience de la nécessité de se transformer, et l’arrêt Schrems prononcé par la Cour de justice de l’Union européenne à la mi-juillet et qui change la donne.

«Lever des fonds, c’est amusant une soirée… mais après, il faut développer la vision que tu as vendue.» Son fondateur, Kevin Muller, a déjà digéré ce moment particulier dans la vie d’un jeune entrepreneur. «Nous avions entamé les discussions avant le Covid-19 et, évidemment, nos investisseurs ont préféré se mettre en retrait. Seulement, comme notre solution, qui s’adresse à des développeurs agiles dans les services IT, est devenue virale parce qu’en open source, nous avons augmenté le nombre de nos clients de 10.000 au plus fort de la première vague. Et nous sommes retournés voir nos investisseurs avec ce chiffre, qui ont accepté de nous apporter de quoi poursuivre notre développement.»

Au total, trois ans après son passage dans le programme de Luxinnovation Fit4Start, Passbolt a séduit plus de 100.000 utilisateurs quotidiens. Une croissance presque inespérée pour celui qui avait commencé à développer ses affaires en Inde. «En 2005, je cherche un stage de fin d’études et je prends un job d’expat pour le ministère français des Affaires étrangères, près de Delhi. J’y suis resté jusqu’à lancer de nouveaux projets. Nous avions même une société à 70 employés, à la taille du pays évidemment. Mais nous savions que nous devrions revenir en Europe à un moment donné. C’était le Luxembourg ou la Suisse.»

La suite, on la connaît. Passbolt est tellement connectée à la communauté de ses développeurs qu’elle peut – qu’elle pourra – accélérer le déploiement de sa roadmap pour accélérer la livraison de ses nouvelles fonctionnalités plus vite. En open source dans sa formule de base, la solution trouve vite de nouveaux adeptes dans ses deux formules supérieures en fonction de la taille de l’entreprise qui l’utilise. Elle permet d’avoir une meilleure granularité dans la gestion des mots de passe, des employés, mais aussi et surtout des serveurs et de l’infrastructure. Dans un monde chahuté, tout le monde comprend l’intérêt de se protéger.

La «to-do list» est assez longue. Celle des bonnes nouvelles va s’allonger aussi.