Kevin Muller, le CEO de Passbolt, reste sur sa stratégie: fournir une solution aux experts IT d’une entreprise… que tous les salariés voudront ensuite. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/archives)

Kevin Muller, le CEO de Passbolt, reste sur sa stratégie: fournir une solution aux experts IT d’une entreprise… que tous les salariés voudront ensuite. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/archives)

Demande numéro 1 de la communauté sur laquelle la start-up s’appuie, le gestionnaire de mots de passe Passbolt a (enfin) lancé son application mobile. Et continue d’enregistrer une forte croissance: son chiffre d’affaires passera la barre du million d’euros cette année.

À quand l’application mobile? Cette question, Kevin Muller l’a lue des centaines de fois sur les forums où il invite ses développeurs à aller au contact de la communauté qui a adopté le gestionnaire de mots de passe depuis ses débuts. Entre le télétravail et les déplacements des uns et des autres, les salariés avaient envie d’avoir la solution sur leur smartphone, signe aussi de l’hybridation des outils de communication.

«C’était la fonctionnalité numéro 1 en attente», s’amuse l’entrepreneur. «Nous avons mis un an à la développer. La question était: comment passer d’une extension de navigateur à un smartphone en conservant nos exigences en matière de cybersécurité?»

À en croire les résultats tous positifs des cinq audits de sécurité passés l’an dernier, la vingtaine de développeurs – dont les trois quarts sont au Luxembourg, heureux d’avoir trouvé un job dans l’open source – a finalisé la solution, qui peut être téléchargée et .

La moitié du CAC 40 et des gouvernements

Il ne fait presque aucun doute que le millier de clients professionnels dans cinquante pays, dont la moitié des sociétés du CAC 40, vont adopter la version mobile.

«Notre stratégie n’a pas changé», réexplique M. Muller. «Dans une entreprise, nous arrivons toujours à évoluer, par les équipes IT et surtout des administrateurs système. De 10 nouveaux utilisateurs, ça monte à 500 et jusqu’à 1.000 utilisateurs. Ou même 3.000 dans un cas! Cette année, pour la première fois, nous voyons aussi arriver des demandes de gouvernements ou de ministères, notamment en France, qui travaillent évidemment dans des domaines sensibles comme celui de la défense.»

«75% de notre chiffre d’affaires viennent de cette croissance auprès de nos clients», ajoute-t-il. Heureux de penser à sa «flywheel», roue d’inertie en français. «Quand tu développes un produit et que tu vises la qualité, que tu ajoutes des couches avec cette approche, que tu donnes de petites impulsions répétées, ça te permet de faire tourner la roue et d’alimenter ton moulin.»

Pour l’instant, il faut un compte associé à un navigateur et être dans un environnement professionnel pour avoir Passbolt en mode mobile, mais l’équipe cache à peine qu’avoir une version 100% mobile est dans les réflexions. Quand? Cela dépendra de la manière dont la communauté fixe l’ordre des développements à cette start-up du Digital Tech Fund.

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