À l’ICT Spring, la nouvelle lui brûlait les lèvres. n’a rien dit. Si LuxeoPS, projet monté ad hoc par RHEA System Luxembourg, LuxSpace, OHB Digital Connect et RHEA System Belgique, avait remporté le marché public de la Direction de la défense pour opérer le satellite militaire, les Belges de Redu Space Services contestaient le choix luxembourgeois.
La justice ayant récemment écarté le recours, plus rien ne s’oppose à rendre la décision officielle. «Ce que nous avons voulu faire», explique l’ex-CEO de Luxtrust passé chez RHEA Luxembourg, en décembre 2020 – dont on oublie souvent qu’il est docteur en aérospatial et qu’il a passé 18 ans chez SES, dont huit chez SES Techcom à vendre les mêmes services –, «c’est apporter une solution au Luxembourg, apporter des compétences au pays et amener un transfert de compétences vers la Direction de la défense».
«Le projet est complexe», ajoute-t-il, pour expliquer l’intérêt d’avoir à ses côtés les Allemands d’OHB et les Belges de RHEA Group. «Il fallait avoir de l’expertise dans les satellites d’observation, dans l’optique, dans les radars et dans la gestion de la plateforme.»
40 salariés au Kirchberg
LuxeoPS sera installée au Kirchberg, à proximité du futur siège de la Direction de la défense. La société, qui compte déjà 10 employés, va en recruter 30 autres. À ses côtés, M. Rogiest aura le CEO de LuxSpace, Edgar Milic, actuellement dans de (LSAP) à l’Expo universelle de Dubaï.
La convention signée entre la Direction de la défense du ministère luxembourgeois des Affaires étrangères et européennes et Luxeops a une durée initiale de cinq ans, qui englobe la préparation de prélancement, la validation opérationnelle du segment sol de Luxeosys, le lancement du satellite et la mise en service prévue en 2023, et sera étendue au fur et à mesure que le programme remplit sa mission de fournir des images haute résolution aux organisations nationales et internationales telles que l’Otan, l’UE, l’Onu, l’Agence internationale de l’énergie atomique, les États alliés, ainsi que d’autres utilisateurs civils dans le cadre d’aides humanitaires ponctuelles.
C’est d’ailleurs là que se «cache» le deuxième étage de la fusée. Pour s’assurer que les images qui viennent du satellite militaire ne soient pas manipulées et que les clients qui veulent y avoir accès sont bien accrédités auprès des autorités qu’ils disent représenter, la société luxembourgeoise utilisera les services de confiance de Luxtrust.
Moins cher que l’enveloppe la moins chère
La bonne nouvelle – outre que toute la gestion se retrouve au Luxembourg – tient aussi dans le prix. Alors que le ministre de la Défense, (déi Gréng), avait hérité du dossier mal ficelé par son prédécesseur, (LSAP), il n’a pas dû utiliser toute . Aux 170 millions d’euros du satellite, le ministre avait obtenu une enveloppe supplémentaire pour passer de 117,7 à 139 millions d’euros, dont 61,5 à 74,8 millions d’euros pour la gestion opérationnelle et la maintenance du satellite.
Récemment, à la Commission de contrôle budgétaire, il est venu annoncer que le surcoût serait limité à 104 millions d’euros. Soit 14 millions d’euros de moins que la fourchette optimiste.