À Paris, ces mercredi et jeudi, le ministre de l’Économie, Franz Fayot (LSAP), lancera une opération séduction d’une ampleur sans précédent: près d’une dizaine d’annonces et de visites clés sont prévues. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/Archives)

À Paris, ces mercredi et jeudi, le ministre de l’Économie, Franz Fayot (LSAP), lancera une opération séduction d’une ampleur sans précédent: près d’une dizaine d’annonces et de visites clés sont prévues. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/Archives)

Arrivé ce mardi soir à Paris, le ministre de l’Économie, Franz Fayot, a entretenu le suspense sur la nature de la «feuille de route» qu’il présentera ce mercredi à Vivatech, le plus gros événement autour de la tech en Europe. Pas de tax shelter, mais un accès à l’actionnariat salarié.

Tax shelter ou pas tax shelter, le mystère a fini par tomber: la mesure dépend de la bonne volonté de la ministre des Finances, (DP), et de la politique fiscale du gouvernement et ne fait donc pas partie de la «feuille de route» que le ministre de l’Économie, (LSAP), doit présenter ce mercredi 14 juin, vers 14 heures, en direct de Vivatech.

Si l’écosystème des start-up réclame depuis longtemps la réintroduction d’une franchise fiscale pour les particuliers qui investiraient dans une entreprise innovante – dans le contexte des législatives de l’automne – le ministre a préféré mettre un accent particulier sur l’accès à l’actionnariat pour les employés, selon nos informations.

Le gouvernement, qui participe depuis le début de l’année au groupe de travail de la Commission européenne sur les options sur titre dans le cadre du Conseil européen de l’innovation, étudiera comment utiliser ces plans d’options sur titres et de primes participatives pour favoriser la rétention des talents.

De son côté, le tax shelter devra (encore) être analysé et donc ne sera pas intégré avant une éventuelle réforme fiscale plus générale.

Les Keystone teams au service de l’intelligence collective

Arrivé ce mardi 13 juin en fin d’après-midi dans la capitale française en TGV et attendu à la gare de l’Est par l’ambassadeur du Luxembourg à Paris, Marc Ungeheuer, le ministre de l’Économie s’est engouffré dans une berline noire sans rien dire des nombreuses annonces qu’attendent une poignée de journalistes et une délégation d’une douzaine de start-up luxembourgeoises à Vivatech.

Parmi les autres mesures, des «Keystone Teams» verront le jour sous le contrôle de Luxinnovation pour qu’une intelligence collective, née de l’expérience d’entrepreneurs, d’investisseurs ou d’organisateurs de soutien, soit utile au développement des nouveaux projets. L’idée résonne comme le prolongement d’initiatives comme «Project Rise», lancé par Patrick Kersten, Christophe Folschette et Thibaut Britz.

Les mesures qui seront présentées résultent d’une enquête approfondie auprès des acteurs de l’écosystème. Noël n’est que dans six mois mais il y aura les législatives, disent les mauvaises langues. Il s’agit de «poursuivre les efforts entrepris depuis 2013 en vue d’accroître la compétitivité du Luxembourg, en se dotant d’un écosystème start-up complet, attractif et inclusif. En favorisant les innovations technologiques et la durabilité, celui-ci permettra d’en relayer les bénéfices socio-économiques dans la vie quotidienne de nos citoyens», répond la communication officielle. En l’occurrence le communiqué de presse du dernier Conseil de gouvernement. 

C’est en cela que le ministre peut apporter sa «Fayot touch». Si le Premier ministre, (DP), a souvent évoqué l’inclusion et seulement l’inclusion, le ministre de l’Économie y ajoute à chaque occasion la durabilité. Toutes les mesures présentées dans tous les contextes par Franz Fayot s’écoutent au son de l’urgence climatique et des réponses à y apporter quitte à déshabiller ses partenaires verts de la coalition. Après tout, les questions environnementales ne devraient pas appartenir aux seuls Verts…

Au cours du débat organisé par Paperjam et auquel il avait accepté de participer, certains représentants de parti ont d’ailleurs évoqué un lien entre certaines mesures fiscales et l’engagement plus marqué pour l’environnement. , nouveau cluster des technologies vertes, pour faire simple.

Cinq axes pour «From seed to scale»

Vendredi, pour cette feuille de route au nom évocateur, «From seed to scale», le ministre a obtenu un mandat du gouvernement autour de cinq axes:

– poursuivre les efforts destinés à soutenir les start-up dès leur lancement;

– un écosystème national plus connecté, plus fort et plus visible;

– améliorer l’accès aux talents pour start-up et scale-up;

– créer l’environnement propice à l’essor des scale-up;

– un écosystème start-up ancré au cœur de l’Union européenne.

La meilleure prise en compte des scale-up est aussi une bonne nouvelle parce que cette phase de croissance accélérée nécessite des investissements plus marqués. Il faut les trouver. Convaincre.

La Corée, Le Village et SATT Lutech au menu

Le ministre se rendra sur le pavillon luxembourgeois, présent pour la cinquième fois pour l’événement parisien, avec un stand organisé avec la Chambre de commerce, le ministère de l’Économie et .

Il rendra visite au stand «Le Village» du Crédit Agricole – qui a une antenne à la House of Start-up, ainsi qu’au pavillon national belge et ira signer un protocole d’accord avec la Corée du Sud, pays à l’honneur de l’édition 2023. . Dès 2018, le gouvernement avait identifié, lors d’une visite du Premier ministre à Séoul, par le ministre de l’Économie d’alors, (LSAP), qui s’était jusqu’ici surtout matérialisée par la présence d’acteurs coréens à The Foundry, incubateur de la route d’Esch.

Le deuxième jour, les visites de Paris & Co, l’agence de l’innovation de Paris et de toute la métropole dont les activités sont comparables à celles de Luxinnovation, dont la CEO, Sasha Baillie, est aussi de l’aventure, et de la – l’impressionnante société d’accélération du transfert de technologies de la Sorbonne –, sont prévues, en vue d’explorer de potentielles synergies.