À la côte belge, l’accès aux plages reste interdit pour le moment, et les seconds résidents ne peuvent s’y rendre. (Photo: Shutterstock)

À la côte belge, l’accès aux plages reste interdit pour le moment, et les seconds résidents ne peuvent s’y rendre. (Photo: Shutterstock)

Les Luxembourgeois sont nombreux à apprécier la mer du Nord, et parfois à y disposer d’une résidence secondaire. Mais s’y rendre demeure interdit, à la grande colère de certains bourgmestres.

Les bourgmestres des communes du littoral belge sont tombés de haut. Alors qu’ils attendaient le feu vert du Conseil national de sécurité pour un retour des seconds résidents dès le 18 mai, cette décision a été postposée au 8 juin au plus tôt. Un fameux coup sur la tête, puisque le tourisme est vital pour les stations balnéaires et que les seconds résidents y sont extrêmement nombreux.

La mesure est, selon les autorités sanitaires, justifiée. Car «rouvrir l’accès aux secondes résidences, c’est augmenter le nombre de personnes qui transitent, et donc le nombre de personnes qui peuvent transporter le virus. C’est ennuyant pour nous tous, mais si on ouvre quelque chose, il faut être prêt à le faire dans les bonnes conditions», a expliqué l’infectiologue Erika Vlieghe, présidente du groupe d’experts chargés de préparer le déconfinement.

Une mauvaise nouvelle aussi pour les nombreux Luxembourgeois qui disposent d’une seconde résidence à la côte belge. Encore aurait-il fallu qu’ils puissent la rejoindre. Or, les restrictions de circulation sont encore nombreuses, notamment pour les ressortissants étrangers.

Appel à la désobéissance

En attendant, le report de la décision suscite bien des vagues en Belgique. Le bouillant bourgmestre de Middelkerke, Jean-Marie Dedecker (LDD), a annoncé qu’il ne ferait mener aucun contrôle à partir du 18 mai et a appelé à la désobéissance civile. Plusieurs de ses collègues sont sur la même longueur d’onde.

Bart Tommelein (Open VLD), bourgmestre d’Ostende, s’avoue pour sa part très déçu: «Nous sommes maintenant dans une phase où les gens peuvent à la côte faire du sport, du surf, de la voile, travailler sur leur bateau, jouer au golf, marcher, rendre visite à leur famille, mais ne peuvent toujours pas se rendre chez eux. Je trouve cela très particulier», a-t-il confié à la chaîne de télé flamande VRT. Selon lui, il sera impossible pour la police locale d’empêcher les gens de venir dans leur résidence secondaire.

La réouverture annoncée des plages à Nice dès le prochain week-end donnera encore un peu plus d’amertume à la situation.

Un été sans grands événements festifs

En attendant, Carl Decaluwé, gouverneur de Flandre-Occidentale, a estimé la fronde de certains bourgmestres irresponsable et a rappelé que tout le monde devait se plier aux directives du gouvernement. Si nécessaire, il fera intervenir la police fédérale.

L’été s’annonce en tout cas bien particulier à la mer du Nord. La station balnéaire de Bredene a ainsi décidé de mettre en place des brigades qui feront respecter la distanciation sociale. Son bourgmestre avait déjà appelé à interdire tous les rassemblements estivaux. Les communes de Knokke-Heist et de Blankenberge ont déjà décidé d’annuler tous les événements d’été sur leur territoire.