Avec l’essor de l’intelligence artificielle et du cloud, il ne sera pas surprenant que le FEI soit également actif dans le domaine de l’infrastructure numérique. Conscient que l’Europe est déjà en retard en termes de développement de l’IA, Gabriele Todesca, responsable des infrastructures au Fonds européen d’investissement, a fait valoir que la promotion de champions nationaux nécessite des infrastructures qui forment des modèles d’IA «qui sont très gourmands en données et en énergie». Et ce n’est pas tout. Pour garantir une expérience transparente aux utilisateurs, les applications d’IA ont besoin d’une latence très faible, c’est-à-dire d’une réactivité rapide. Par conséquent, il a fait valoir que le centre de données et la puissance informatique doivent être «très proches des utilisateurs».
En se concentrant de plus en plus sur les gestionnaires d’actifs de niche
Conscient de l’urgence du sujet, M. Todesca a fait remarquer que le FEI a investi en 2024 dans un fonds (dont le nom n’a pas été rendu public) qui investissait uniquement dans des centres de données et qu’aujourd’hui, un tel investissement signifie «principalement investir dans des centres de données prêts pour l’IA». Il a observé que les nouveaux centres de données, de nos jours, sont généralement destinés à des fins d’IA. Ceux-ci nécessitent une architecture spécifique, des dispositions énergétiques et des systèmes de refroidissement adaptés.
[Deepseek pourrait fonctionner] sans autant de puissance de calcul... si vous n’avez pas besoin de puissance de calcul, vous n’avez pas besoin de centres de données.
Par le passé, il a fait remarquer que le FEI avait investi dans des fonds qui investissaient dans des centres de données, parmi d’autres actifs technologiques tels que les tours de télécommunication. L’objectif de l’organisation est aujourd’hui d’investir dans des fonds de niche ciblant plus précisément des objectifs politiques. M. Todesca a fait remarquer qu’il existe d’autres fonds axés sur les actifs numériques en Europe. Il pense que le FEI fera au moins un autre investissement dans un type de fonds similaire comme en 2024 étant donné ses «opportunités en cours de réalisation».
La puissance informatique croissante nécessitera davantage d’infrastructures
M. Todesca ne sait pas si l’Europe rattrapera les États-Unis et la Chine en matière d’applications d’IA, mais il a indiqué qu’on estime que la capacité mondiale des centres de données triplera d’ici 2030. La majeure partie de cette augmentation se produira en dehors de l’Europe, qui devrait néanmoins avoir besoin d’augmenter sa propre capacité de deux à trois fois les besoins actuels.
Les récents articles sur Deepseek, une société chinoise de logiciels d’intelligence artificielle qui développe un grand modèle de langage (LLM) en libre accès, ont soulevé des questions sur le bien-fondé de la demande prévue en matière de capacité des centres de données. En effet, il a affirmé que, selon certaines informations, Deepseek pourrait fonctionner «sans autant de puissance de calcul... si vous n’avez pas besoin de puissance de calcul, vous n’avez pas besoin de centres de données».
Il est rassuré par le fait que les hyperscalers – AWS d’Amazon, Google Cloud, Azure de Microsoft, IBM Cloud et Oracle Cloud – qui sont de grands fournisseurs de services en cloud de calcul et de stockage à l’échelle de l’entreprise, ont engagé des «centaines de milliards» d’investissements prévus pour les prochaines années, surtout aux États-Unis, mais aussi en Europe.
Transport personnel durable
«L’e-mobilité et ses stations de recharge sont très importantes et connaissent une croissance très significative» au FEI. M. Todesca a noté que les ventes de véhicules électriques «sont légèrement plus faibles que prévu en termes de taux de croissance», mais il a affirmé que «la tendance à long terme devrait continuer à croître de manière assez significative». Il estime qu’il existe toujours un engagement de la part des investisseurs pour développer des réseaux de stations de recharge à travers l’Europe.
L’infrastructure sociale: un actif émergent
«Cela est lié aux grandes tendances en termes de vieillissement de la population en Europe et de démographie en général.» Il est intéressant de noter que le FEI aborde la question de l’accessibilité du logement, qui est également un sujet brûlant au Luxembourg. M. Todesca a affirmé que le logement était devenu inabordable pour de larges segments de la population «presque partout en Europe».
Il a souligné que la question n’était pas celle du logement social, mais plutôt celle du logement pour la classe moyenne. Le groupe qui comprend le FEI, la BEI et la Commission européenne cherche à s’attaquer à la question, en engageant un commissaire au logement. Pour sa part, le FEI investit dans des fonds qui promeuvent des projets de logement durable. Il a fait remarquer que les gouvernements subventionnent souvent les projets dans lesquels le fonds investit.
Cet article a été rédigé initialement en anglais et traduit et édité en français.
Une version alternative de cet article a été rédigée pour le au , publié le 26 février 2025. Le contenu du magazine est produit exclusivement pour le magazine. Il est publié sur le site web en tant que contribution aux archives complètes de Paperjam. Cliquez ici pour vous abonner au magazine.
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