Les centres-villes se vident déjà depuis une semaine, selon différentes fédérations professionnelles luxembourgeoises, à cause des annonces du gouvernement. (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

Les centres-villes se vident déjà depuis une semaine, selon différentes fédérations professionnelles luxembourgeoises, à cause des annonces du gouvernement. (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

Plus ou moins inquiètes quant à l’hypothèse de nouvelles mesures de restriction au Luxembourg, les fédérations professionnelles s’accordent sur un point: sans aides supplémentaires, un deuxième confinement serait mortel pour plusieurs entreprises.

Le Luxembourg mettra-t-il en place de nouvelles mesures? Difficile à dire. Jeudi matin, la ministre de la Santé,  (LSAP), faisait part de ses inquiétudes sur l’état des hôpitaux, mais parlait en même temps d’une stabilisation de la situation sanitaire. La question pourrait être abordée lors du , qui aura lieu ce vendredi après-midi.

«Il n’y aura pas de lockdown généralisé, j’en suis plus ou moins certain», lance, confiant, le secrétaire général de la Fédération des artisans, . «Je n’ai pas de craintes, j’ai des attentes», poursuit-il au sujet du conseil de cet après-midi. La principale: «Une réaction nuancée du gouvernement.» Et si un second confinement devait quand même arriver, plus tard, «il faudra parler d’indemnisations sérieuses».

«Il y a déjà assez de grabuge avec les quarantaines, les maladies, les clients qui décommandent…», ajoute-t-il. Même si les nouvelles restrictions , telles que le couvre-feu à 23h, ne les concernent pas directement, les salons de coiffure et d’esthétique ont remarqué une baisse de fréquentation. «Les clients restent à la maison. Ils ont trop bien compris le message de la ministre.» Sans parler de l’événementiel, presque à l’arrêt. Pour compenser, Romain Schmit ne constate pas d’afflux de frontaliers qui viendraient faire au Luxembourg ce qu’ils n’ont plus le droit de faire dans leur pays à cause du confinement.

L’effet des dernières annonces déjà ressenti

«Notre crainte, c’est évidemment des mesures restrictives supplémentaires», complète , directeur de la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC). Il s’inquiète notamment d’une fermeture des restaurants, qui aurait un impact sur le passage en centre-ville et donc dans les boutiques. «Déjà avec le retour du télétravail renforcé et les annonces du gouvernement, nous avons vu une baisse de fréquentation en ville.» Ici non plus, elle n’est pas contrebalancée par des frontaliers qui viendraient faire leur shopping au Grand-Duché.

L’idée d’un second confinement avec fermeture des commerces lui fait «froid dans le dos». «Ce serait le coup de grâce pour un certain nombre de commerces, qui ne rouvriraient pas.» Surtout que décembre représente pour la plupart «le mois qu’il ne faut pas rater» et sur lequel ils comptent pour rattraper, au moins en partie, les pertes de l’année.

Chez les voisins qui se reconfinent, «la situation est différente, les mêmes décisions ne s’imposent pas ici», estime-t-il. Il rappelle que beaucoup d’infections ont lieu dans le cadre privé, où l’on fait généralement moins attention. Si de nouvelles restrictions devaient être prises, c’est donc là qu’il faudrait viser, selon lui.

Attention aux stocks

ne veut pas tirer de plans sur la comète. «On ne sait pas ce qu’il va se passer. Pour l’instant, je me fie à ce qu’a dit la ministre de la Santé. Il faut faire confiance au gouvernement», déclare le secrétaire général de l’Horesca, Fédération nationale des hôteliers, restaurateurs et cafetiers. «Si on nous interdit de travailler, il faut que quelqu’un paie la facture», précise-t-il. Il négocie déjà avec le gouvernement, avec qui il assure avoir un «bon dialogue», pour un prolongement des aides étatiques. Les à cause du confinement des voisins, et les restaurants avec le couvre-feu.

En cas de second lockdown, une prise en charge des frais fixes s’avérerait donc nécessaire. Le secrétaire général de l’Horesca conseille à ses membres de gérer «minutieusement leurs achats» et ne pas faire de stock au-delà de trois jours, «car nous ne savons pas ce qu’il va advenir». Il trouve en tout cas la gestion sanitaire du gouvernement «responsable»: «Il faut analyser, évaluer, puis décider.»