Il serait envisageable de réquisitionner des pharmaciens pour les faire participer au travail de dépistage au sein de structures d’État, selon Alain de Bourcy. Mais encore faut-il que la main-d’œuvre soit disponible. (Photo: SPL)

Il serait envisageable de réquisitionner des pharmaciens pour les faire participer au travail de dépistage au sein de structures d’État, selon Alain de Bourcy. Mais encore faut-il que la main-d’œuvre soit disponible. (Photo: SPL)

Recruter des pharmaciens pour effectuer des tests PCR serait «techniquement réalisable», selon le président du Syndicat des pharmaciens, Alain de Bourcy. Mais réaliser les tests dans les pharmacies serait dangereux. Et la main-d’œuvre n’est guère disponible pour le moment.

«Ce ne serait pas une bonne idée de faire des tests Covid dans les pharmacies», estime le président du Syndicat des pharmaciens (SPL), Alain de Bourcy. «Cela ramènerait des personnes contaminées par le Covid dans nos locaux. Or, des gens vulnérables viennent nous voir, et ce ne serait pas une bonne chose de les mélanger», juge Alain de Bourcy. «D’autant que nos structures sont petites au Luxembourg, et qu’il serait difficile d’organiser les flux pour les faire cohabiter, comme c’est le cas dans les hôpitaux.»

Alors que la situation se tend dans les laboratoires d’analyse et que les files d’attente se multiplient pour effectuer des tests PCR, le directeur de la Santé, , a informé que des pistes étaient à l’étude pour augmenter le nombre de personnes compétentes pour effectuer les prélèvements.

«L’idée serait de former des gens et de créer des dérogations pour des catégories professionnelles ayant des connaissances médicales de base, les pharmaciens, les orthophonistes, les kinés par exemple, ou les secouristes, comme en France», a-t-il ainsi .

Au sein de structures d’État

S’il juge qu’une telle idée est «techniquement réalisable» pour les pharmaciens du fait de leurs compétences, Alain de Bourcy estime donc que tester au sein des pharmacies n’est pas sans danger. Il serait par contre plus envisageable, selon lui, de réquisitionner du personnel pour le faire travailler au sein de structures d’État.

Mais ce n’est pas comme si la main-d’œuvre était actuellement disponible. «Ce n’est pas le travail qui nous manque», assure-t-il. «Nous devons gérer les pathologies chroniques, comme le cancer ou le diabète, mais aussi, avec l’arrivée de l’hiver, les maladies habituelles.»

Et certaines pharmacies souffriraient aussi du manque de main-d’œuvre du fait des mises en quarantaine et à l’isolement. Deux auraient déjà fermé pour cette raison.

Un confinement total, bien sûr, diminuerait l’activité des pharmacies, ce qui libèrerait de la main-d’œuvre. «Si on se tourne les pouces, alors oui, de la main-d’œuvre sera disponible», admet Alain de Bourcy.