Des représentants de l’ABBL, de la CRF et de la CSSF ont conclu un partenariat public-privé visant à accompagner les banques de la Place dans le suivi et la mise en œuvre des bonnes pratiques anti-blanchiment. (Photo: ABBL)

Des représentants de l’ABBL, de la CRF et de la CSSF ont conclu un partenariat public-privé visant à accompagner les banques de la Place dans le suivi et la mise en œuvre des bonnes pratiques anti-blanchiment. (Photo: ABBL)

L’ABBL, la CRF et la CSSF ont conclu un accord visant à l’échange de connaissances et de compétences en vue de renforcer la détection des cas de blanchiment de capitaux par les banques.

Fruit d’un projet débuté il y a trois ans, l’ABBL (Association des banques et banquiers Luxembourg) a signé un partenariat public-privé avec la CRF (Cellule de renseignement financier) et la CSSF (Commission de surveillance du secteur financier) en matière d’anti-blanchiment des capitaux et de contre-financement du terrorisme, le 13 septembre. Cette approche vise à ce que les autorités et les représentants du secteur bancaire mutualisent leurs connaissances et compétences.

«Un tel dialogue public-privé permet de clarifier les risques liés à des activités spécifiques, les typologies de crimes, les attentes réglementaires, et vise également à identifier les domaines ou questions spécifiques pour lesquels davantage d’orientations réglementaires sont nécessaires», déclare la CSSF dans un communiqué de presse. C’est pour cette raison que les trois organisations ont décidé de mettre sur pied un groupe d’experts composé de chief compliance officers d’institutions financières, de représentants de l’ABBL, de la CSSF et de la CRF.

Une initiative débutée en 2019

Contactée par Paperjam, l’ABBL explique que son rôle, «en tant qu’association regroupant la majorité des institutions financières établies au Luxembourg», est de «fédérer les différentes banques autour de la thématique de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme». À cet égard, l’association indique travailler avec ses membres depuis de nombreuses années, afin de suivre les développements réglementaires, ainsi que leur mise en œuvre.

Plus précisément, l’ABBL indique avoir servi de plateforme d’échange entre ses membres, la CRF et la CSSF dans le cadre de la création du partenariat public-privé. Dès 2019, l’ABBL avait été associée aux discussions quant à la création du partenariat grâce à la publication de la première évaluation des risques du segment de la banque privée au Luxembourg. «Depuis lors, nous avons élargi les discussions aux thématiques concernant l’ensemble du secteur bancaire», explique l’ABBL.

Un échange de statistiques

Au-delà du simple dialogue entre les trois parties prenantes, le partenariat vise l’échange de données. Il s’agit principalement de statistiques de la CRF sur les typologies d’infractions primaires de blanchiment, ainsi que de statistiques concernant les principaux types de déclarations de soupçons envoyées par les banques à la CRF, selon l’ABBL. Le partenariat a, en outre, pour but de «débattre sur les nouvelles réglementations et leur mise en œuvre, le monitoring des transactions et le screening des sanctions».

Les partenariats public-privé en matière d’anti-blanchiment commencent à émerger. En février 2021, la cellule de renseignement financier néerlandaise concluait, par exemple, le partenariat Fintel Alliance avec les banques des Pays-Bas. Ainsi, les analystes du public et du privé collaborent sur un même site physique. Ce qui permet aux banques de rechercher plus spécifiquement des indices et des schémas de blanchiment d’argent sur la base d’informations gouvernementales.