L’ancien dirigeant de la banque Rothschild à Luxembourg, Marc Ambroisien, a été inculpé ce 24 janvier par la justice luxembourgeoise dans le scandale financier 1MDB. Pour des infractions à la loi anti-blanchiment, son inculpation fait suite à trois jours d’audition devant une juge d’instruction, rapportent nos confrères de Reporter.
L’enquête initiée en 2016 devait aboutir à l’automne 2019, mais a finalement duré six ans en raison d’un rapport de police judiciaire qui se faisait attendre. Sulfureux, à l’image du scandale Madoff, le dossier du scandale 1MDB a été marqué par une lenteur de la procédure judiciaire.
Fin mars 2016, le Parquet avait ouvert une information judiciaire contre X à la suite de révélations faites sur de possibles détournements au préjudice du fonds souverain malaisien 1Malaysia Development Berhad (1MDB). La somme détournée ayant transité par le Luxembourg entre 2012 et 2013 via un compte lié à une société offshore ouvert auprès de la banque privée Edmond de Rothschild Europe, la justice luxembourgeoise s’était emparée de l’affaire.
Un an plus tard, en juin, la CSSF avait infligé une amende de 8,9 millions d’euros à la banque Edmond de Rothschild.
Le nom de Marc Ambroisien, qui a dirigé la banque privée entre 2012 et 2015, serait apparu dans des transactions suspectes. Depuis lors, ce dernier a fait l’objet d’une enquête pour «blanchiment de fonds susceptible d’émaner du détournement de deniers publics». En réponse de quoi il avait déclaré «être un bouc émissaire, voire un fusible», portées contre lui.
De son côté, la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) n’avait pas attendu la fin de l’instruction pour à l’encontre de Marc Ambroisien en mars 2020. Ainsi, l’ancien dirigeant de la banque privée Edmond de Rothschild Europe s’est retrouvé interdit d’exercer une responsabilité dans le secteur financier pendant 10 ans. La CSSF avait alors estimé qu’il ne remplissait plus les exigences d’honorabilité professionnelle requises et avait constaté qu’il avait «manqué à ses obligations de mettre en place un solide dispositif de gouvernance interne et une gestion saine et prudente des risques». La CSSF avait également conclu qu’il avait manqué à ce que la banque privée Edmond de Rothschild Europe «respecte ses obligations professionnelles en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme».