De l’accord de gouvernement, on ne connaît encore que . Un catalogue qui rend floue la vue d’ensemble. On en saura plus une fois qu’il sera adopté par le premier conseil de gouvernement, programmé ce lundi 20 novembre. Il sera ensuite communiqué aux députés puis mis en ligne. Les députés auront deux jours pour le décortiquer avant qu’un vote de confiance se déroule à la Chambre, ce mercredi 22 novembre.
Le pari économique derrière les mesures dévoilées est finalement simple: activer un cercle vertueux en créant plus d’activité, ce qui permettra d’augmenter les recettes tout en diminuant les impôts sans sacrifier les aides ponctuelles aux secteurs qui en ont besoin et les investissements de demain. Et entre le social, l’économie et l’environnement, le gouvernement ne veut pas donner l’impression de sacrifier l’un ou l’autre. Tout doit aller de concert.
Donner plus de marges aux ménages et aux entreprises
Pour ce qui est du social, le premier objectif est l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages. Ce qui passera par une baisse des impôts. a annoncé une mesure symbolique: l’allégement de la charge fiscale pesant sur la tranche 1A. La question de l’individualisation de l’imposition et donc de la disparition de cette tranche d’imposition a cristallisé les critiques contre la coalition sortante à qui tout le monde a reproché son incapacité à conduire une réforme fiscale globale pour les personnes physiques allant dans le sens de l’individualisation.
Sa disparition est actée. Mais pas avant 2026. Le Premier ministre veut d’abord pouvoir soupeser les impacts de cette réforme sur les finances publiques avant de la faire. Au nom du maintien du triple A. Toujours au nom du maintien de ce triple A, le barème fiscal ne sera pas automatiquement indexé sur l’inflation. Cela n’est pas exclu, mais se fera au cas par cas en fonction des circonstances. Cependant, pour marquer cette volonté d’allégement de la charge fiscale, le barème fiscal actuel sera apuré de quatre tranches indiciaires, et ce dès le 1er janvier. Pour un coût que Luc Frieden estime entre 150 à 180 millions d’euros.
Ni austérité ni hausses d’impôts
Comment seront financés ces allégements? Et d’ailleurs toutes les autres mesures de soutien à l’activité, notamment dans le secteur prioritaire du logement où des aides ponctuelles pour soutenir le secteur se conjugueront avec des baisses de taxes et d’impôts? Sont en effet annoncés l’amortissement accéléré, la réduction de l’imposition des plus-values, l’augmentation du crédit d’impôt pour ceux qui achètent pour se loger ainsi que l’augmentation du montant déductible des intérêts débiteurs liés à un achat immobilier.
Pas par la hausse de la fiscalité directe. L’impôt sur la succession en ligne directe comme l’impôt sur la fortune sont clairement exclus. «Pas par l’austérité non plus», poursuit Luc Frieden qui mise sur la création de l’activité pour équilibrer les comptes. Sans donner de détails, CSV et DP veulent rendre «l’économie plus compétitive». Cela passera par le recours à la digitalisation et d’autres baisses d’impôts dont l’abaissement du taux de l’imposition des sociétés au niveau de la moyenne de l’OCDE.
Un cercle vertueux peut-il se créer? n’incitent cependant pas à l’optimiste: pour 2023, le PIB va reculer de 0,6% avant de se reprendre en 2024 (+1,4%) et 2025 (+2%).
Pessimiste, qui préside le Conseil National des Finances Publiques l’est également: financer des allègements fiscaux par la croissance, «ça ne marche pas!». ce 8 novembre dernier et qui n’a pas été entendu.
Le recours à la dette? Il n’est pas exclu. La barre des 30% n’est ouvertement pas considérée comme un tabou. «Ce qui compte c’est la trajectoire.» Mais tout recours à la dette se fera pour financer des investissements d’avenir affirment Luc Frieden et .