La technologie évolue et avec elle la manière dont les rédactions travaillent. (Photo: Shutterstock)

La technologie évolue et avec elle la manière dont les rédactions travaillent. (Photo: Shutterstock)

Un an après le déploiement à grande échelle de ChatGPT et la fièvre qui s’est emparée des producteurs de contenus, dont les médias, Paperjam+Delano parient sur un «journalisme augmenté».

Une intelligence artificielle peut-elle sentir ce stress du dirigeant qui doit s’exprimer devant des journalistes, des cadres ou même ses employés? Peut-elle remarquer comment il va aller tripoter sa cravate nerveusement avec la sensation qu’elle est trop serrée? Comment il va essuyer discrètement ses paumes moites? Une intelligence artificielle peut-elle, à la fin du rendez-vous, aller à la rencontre de ses interlocuteurs pour s’assurer qu’elle a bien compris, qu’elle a tous les éléments de contexte, qu’il n’y a rien de plus à obtenir?

Non. Programmée à partir de données du passé, une intelligence artificielle ne peut pas battre le journaliste sur son terrain. D’autant moins que le journaliste quitte la rédaction pour être où il devrait être: sur le terrain. D’autant moins que le journaliste n’est pas devant son écran à cliquer sur la touche «refresh» de sa boîte mail en pensant qu’il va être meilleur que le marché à réécrire des communiqués de mieux en mieux «ficelés» par des experts en communication.

Mais l’IA, comme tous les outils que nous utilisons depuis le début des années 1990, peut «augmenter» le journaliste.

Prenons un des exemples de ceux sur lesquels nous travaillons pour améliorer nos processus de création. Le journaliste A doit aller chez l’entreprise B pour la présentation des résultats annuels. Au lieu d’attendre la communication officielle qui permettra ou pas de comparer les résultats de l’année avec ceux des années précédentes, on pouvait jusqu’ici reprendre chaque chiffre dans un tableau Excel manuellement. Avec ChatGPT ou des outils similaires, il est possible de tout organiser directement. Et même avant le rendez-vous pour pouvoir mieux se préparer. Depuis six mois, nous avons identifié une dizaine de «use cases» pour nous rendre plus efficaces sur le plan opérationnel.

C’est dans cet esprit que nous testons et testerons différentes solutions qui font du sens dans notre métier de tous les jours. En conservant un certain nombre de principes, le premier étant qu’aucun contenu ne sera publié sans être sous la responsabilité d’un journaliste professionnel.

Tout article publié est signé par un ou plusieurs journalistes, qui restent garants de la véracité et de la pertinence des informations qu’il contient. Les IA sont des outils, mais en aucun cas des sources d’information. Et dans ces outils, on peut retrouver des correcteurs orthographiques, des outils de retranscription d’interviews, etc.

Depuis ses débuts, Paperjam + Delano, les marques de Maison Moderne, soutiennent le travail de photographes professionnels. Certains sont sous contrat avec nous pour nos besoins quotidiens, d’autres sont des freelances qui interviennent ponctuellement et obéissent aux mêmes règles que les premiers. Nous avons des abonnements payants à des bases d’illustration pour être sûrs que d’autres photographes puissent profiter du fruit de leur travail. Et certaines illustrations nous sont envoyées directement par les entreprises avec lesquelles nous sommes en contact.

Il n’y a qu’en dernier recours que nous pourrions utiliser une image générée entièrement par de l’intelligence artificielle – auquel cas avec une indication claire de la manière dont cette image a été réalisée – sauf quand il s’agit d’illustrer un phénomène lié à l’intelligence artificielle. L’image devra alors être en lien direct avec le contenu et être identifiée comme telle.

Principes généraux

L’essor de l’intelligence artificielle ne modifie en rien les principes déontologiques sur lesquels s’appuie la profession, tels que  et .

En résumé

Paperjam et Delano s’engagent à:

– publier des articles originaux rédigés par des journalistes humains.

– veiller à ce que les journalistes humains soient responsables de l’exactitude, de l’équité, de l’impartialité et de la qualité de leurs reportages.

– utiliser l’IA comme outil de recherche et d’accompagnement, tel que: l’analyse de données, de textes et d’images; transcription, traduction et relecture; et des suggestions de titres et de publications sur les réseaux sociaux.

– examiner et vérifier le contenu généré par l’IA, en examinant les biais potentiels, les inexactitudes, la désinformation, les violations de propriété intellectuelle et le respect des normes éthiques.

– être transparent sur notre utilisation des outils d’IA.

Delano et Paperjam s’engagent à ne pas:

– utiliser l’IA pour remplacer les journalistes humains.

– publier directement du texte généré par l’IA ou des images photoréalistes (à moins que l’IA ne soit au centre de l’histoire, cela est clairement divulgué et les erreurs sont signalées).

– utiliser les outils d’IA ou le contenu d’IA comme source principale.

– saisir des données confidentielles ou sensibles dans des moteurs d’IA qui ne peuvent pas protéger les informations.