Dans l’épisode #7 du podcast «Paperjam Conversations», Jean Galler, entrepreneur et fondateur des chocolats belges Galler, se livre sur son parcours entrepreneurial riche en enseignements.

Il a commencé avec le chocolat et manie désormais son rouleau à pâtisserie et ses bouteilles de vin avec minutie: Jean Galler est un infatigable touche-à-tout qui est tombé dans la marmite de l’entrepreneuriat dès son plus jeune âge. La retraite? Ce n’est pas à son goût.

Qu’est-ce qui vous attirait tant dans le chocolat?

Jean Galler. – «J’ai commencé par la pâtisserie, puis, à un moment donné, je suis arrivé au chocolat.

Le chocolat est un produit fascinant, qui est sans limites, qui est difficile aussi. Ça demande beaucoup de précision, et puis ça procure tellement de plaisir. Je pense que ce sont ces choses-là qui m’ont attiré dans le chocolat.

Vous avez vendu votre entreprise à 63 ans. Vous auriez pu vous consacrer aux loisirs ou penser déjà à la retraite, mais vous avez voulu continuer à travailler et à entreprendre. Pourquoi?

«Je pense que je suis un entrepreneur dans l’âme: à 13 ans, je vendais des boîtes entières de Mars dans la cour du collège pour pouvoir m’acheter des patins à glace, car mes parents n’en avaient pas les moyens. À 21 ans, je créais mon entreprise, la chocolaterie. À 53 ans, je plantais des vignes. Et à 63 ans, mon épouse et moi, nous créions Chez Blanche.

C’est en moi, et c’est en elle également, mon épouse. Et on aime le monde de l’entreprise. L’entreprise est un lieu merveilleux, et d’ailleurs je me bats, depuis des années, contre des mots comme par exemple ‘boîte’. ‘Je travaille dans une boîte’… mais quelle horreur! Une boîte est un lieu fermé, on étouffe. Alors qu’une entreprise, c’est un lieu de création, un lieu d’épanouissement où l’on grandit. Et voilà pourquoi j’aime l’entreprise, et je ne pouvais pas imaginer, à 63 ans, de m’arrêter.

Pourquoi vous êtes-vous lancé dans la viticulture?

«J’ai suivi des cours d’œnologie pendant une vingtaine d’années, et mon épouse et moi avions pour rêve d’aller dans le Rhône et d’avoir un vignoble là-bas. À l’époque, il y a une quarantaine d’années, cela nous paraissait évident, le week-end, de prendre notre voiture pied au plancher, ou bien l’avion, pour aller dans notre vignoble.

Aujourd’hui, cela nous paraît impossible avec les changements climatiques, avec la pollution. C’est vraiment parcimonieusement que nous prenons la voiture ou l’avion, pour polluer le moins possible. Donc, avoir un vignoble dans le Rhône, c’est impossible. Nous avons fait analyser les sols par les plus grands spécialistes au monde. Il en est ressorti qu’on avait un magnifique terroir, et nous avons planté nos vignes chez nous, là où nous avons nos racines profondément ancrées dans le sol.»