Patrick Muller et son cousin Manou Emringer pilotent Panelux, une société aussi bien active au Grand-Duché qu’à l’international. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Patrick Muller et son cousin Manou Emringer pilotent Panelux, une société aussi bien active au Grand-Duché qu’à l’international. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Le fabricant luxembourgeois de pains et viennoiseries exporte une partie de sa production dans une trentaine de pays. La crise énergétique constitue un nouveau défi à relever pour le groupe.

Des croissants aux pains en passant par des spécialités saisonnières comme les bûches de Noël, quelque 350 références figurent au catalogue de Panelux. La moitié de son activité cible le Luxembourg et la Grande Région avec la fabrication en majorité de produits de boulangerie et pâtisserie fraîche écoulés dans l’enseigne Fischer. Des références – parfois surgelées – sont proposées aux grandes surfaces, aux acteurs de la restauration ou des cuisines de collectivité.

Même si nous sommes considérés comme un grand acteur au Luxembourg, nous sommes en fait petits à l’échelle de l’Europe.
Patrick Muller

Patrick MullerCEOPanelux

S’y ajoutent les produits surgelés pour l’activité export. «Au tournant du siècle, le précuit surgelé s’est développé et nous avons choisi de nous concentrer sur le haut de la gamme», relate Patrick Muller, CEO de l’entreprise. «Même si nous sommes considérés comme un grand acteur au Luxembourg, nous sommes en fait petits à l’échelle de l’Europe», ajoute Manou Emringer, CEO et directeur des ventes à l’international.

Une question de visibilité

L’export hors Grande Région représente la moitié du chiffre d’affaires de l’entreprise basée à Mensdorf. Celle-ci fabrique 25.000 tonnes de produits par an et jusqu’à 4.000 pains par heure et par ligne pour le marché de l’export.

Son identité luxembourgeoise n’est toutefois pas mise en avant sur ce segment, où le groupe travaille à façon pour des produits estampillés de la marque du distributeur. Chaque année, Panelux rencontre ses clients et prospects aux foires professionnelles d’envergure que sont le salon Anuga à Cologne et le Sial à Paris. «Il y a 20 ans, nous devions nous présenter. Aujourd’hui, nous sommes connus», sourit Manou Emringer.

Le revers de la crise énergétique

«Nous avons perdu pas mal de volumes à cause du coût de l’énergie, en particulier sur les produits d’entrée de gamme», admet Manou Emringer. Nombreux sont les clients à faire le calcul: importer du Luxembourg des pains et viennoiseries surgelés qui doivent ensuite être stockés puis cuits représente une addition de plus en plus salée.

Dans les années à venir, nous allons nous concentrer sur le segment de la grande distribution.
Manou Emringer

Manou EmringerCEO et directeur à l’internationalPanelux

Pour compenser ce phénomène, le fabricant compte sur le marché local où il dit récupérer des volumes aussi bien auprès de la grande distribution que des acteurs de la restauration (secteur appelé «food services»). «Dans les années à venir, nous allons nous concentrer sur le segment de la grande distribution où le potentiel de croissance des volumes existe, en particulier sur les marchés belge et allemand», complète le directeur à l’international.

Racines familiales et ancestrales

450 salariés travaillent sur le site de production situé à l’est de la capitale. Opérationnel depuis 1992, il compte cinq lignes de production pour les pains et deux pour les viennoiseries.

Avec une vingtaine de fours de tailles différentes, cette vaste installation a des besoins énergétiques conséquents. «Nous regardons à passer à une formule hybride avec du gaz et de l’électricité afin de diminuer de 70% notre consommation de fioul», avance Patrick Muller.


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Un nouveau défi pour l’entreprise qui dit se distinguer de la concurrence en jouant sur deux tableaux: la production cuite selon des méthodes artisanales et celle surgelée inspirée du savoir-faire de l’entreprise familiale. Ses racines remontent en effet à 1913 et la création de l’enseigne de boulangerie Fischer. Panelux est une filiale de VertiCo, la holding de la famille Müller qui compte quelques filiales bien connues du grand public comme Fischer et les Moulins de Kleinbettingen. Cet article s’inscrit dans une série d’été dédiée aux success stories entrepreneuriales luxembourgeoises. Rendez-vous jeudi prochain avec la société Contern SA.