«Palissada» est une exposition sur la palissade de chantier de la préservation de la Villa Pétrusse à Luxembourg. (Photo: Eric Chenal)

«Palissada» est une exposition sur la palissade de chantier de la préservation de la Villa Pétrusse à Luxembourg. (Photo: Eric Chenal)

Le photographe Eric Chenal présente, sur la palissade de chantier de la Villa Pétrusse, «Palissada», une série de photos prises à l’occasion de la préservation de cette bâtisse historique. Une exposition en plein air conçue comme une série séquencée.

L’initiative est tout à fait remarquable et mérite d’être saluée haut et fort: la Compagnie Financière La Luxembourgeoise, en plus d’être impliquée dans la préservation de la remarquable Villa Pétrusse à Luxembourg, a eu l’audace de laisser carte blanche au photographe pour enregistrer, en images et à sa manière, ce chantier singulier.

Depuis deux ans, le photographe circule régulièrement entre les échafaudages pour y réaliser des prises de vue photographiques et des séquences vidéo, cette dernière pratique étant plus récente pour lui.

«Ces images ne sont pas un suivi de chantier classique, mais plutôt des images qui donnent à voir l’esprit du lieu avant et pendant la transformation. C’est une rencontre avec l’espace», explique Eric Chenal qui, au départ, photographiait pour le compte de Jim Clemes Associates, bureau d’architecture en charge de cette rénovation et transformation de la villa en une boutique-hôtel, puis pour La Compagnie Financière La Luxembourgeoise.

«Le titre de l’exposition vient de ‘palissade’ qui est une haie d’arbres qui protège un édifice. De plus, la Villa Pétrusse est liée au démantèlement de la forteresse. Mon idée était donc de ‘tailler’ des images pour célébrer la protection de ce joyeux architectural», explique Eric Chenal. C’est pour cela qu’il s’est orienté vers un accrochage en constellation, avec différents formats d’images qui peuvent à la fois être vues par les piétons, les cyclistes ou les automobilistes, sur le trottoir de manière rapprochée ou plus lointaine quand on se positionne de l’autre côté de la chaussée. «La variation de format des images permet aussi de porter différents types de regards: les grands formats interpellent, alors que les petits formats invitent à une relation plus intime avec l’œuvre. Comme dans les tableaux de la Renaissance, je souhaitais que ces images permettent la contemplation, offrent la possibilité d’un temps long. Je ne voulais pas commencer avec un feu d’artifice, mais plutôt travailler comme une floraison d’images. Lorsqu’on arrive sur un chantier, on est nourri par différents éléments visuels qu’on découvre au fur et à mesure. Je voulais retranscrire cette idée de la rencontre progressive du lieu.»

Pour cela, la présentation des images se déroule en trois séquences (au niveau de la montée de la Pétrusse, le long de la Villa et au niveau de l’Orangerie), ainsi qu’en trois temps (à partir du 22 juin, puis le 22 septembre et le 22 décembre). «En introduction, le sujet de ce premier ensemble est la lumière comme présence dans l’espace. Puis, la première série d’images aura un fort potentiel narratif, alors que la deuxième sera plus intime, plus intériorisée. La troisième série sera dédiée à la palissade elle-même, comme support de contemplation, mais aussi comme point de bascule entre protection et enfermement.»

En prolongation de cette exposition sur la palissade, . «Pour ce médium, j’ai choisi de montrer deux types d’images: le geste à l’œuvre pendant la mise en place du projet, et des séquences vidéo où je reviens plus en profondeur sur une œuvre à travers un commentaire d’image.»

Notons enfin que la sélection des images a été réalisée avec l’aide de l’historien de l’art Marc Aufraise, et leur agencement a pu être élaboré avec l’expertise de Mariateresa Anichini. Le graphisme a été réalisé par l’agence messine Nouvelle Étiquette.