Avec 3,7 milliards de transactions en 2019, les paiements électroniques représentent 90% des achats locaux au Luxembourg, avance un rapport cosigné par l’association Emerging Payments Association EU (EPA EU) publié en juillet dernier.
Selon cette étude, les moyens de paiement électronique les plus prisés au Grand-Duché sont les paiements mobiles (51%) et les cartes bancaires (37%).
JP Morgan estime d’ailleurs qu’au Luxembourg, chaque habitant dispose de 4,35 cartes, aussi bien de débit que de crédit. Pour ces dernières, les plus répandues sont Visa, Mastercard et American Express tandis qu’en carte de débit, Visa Débit domine le marché.
«La grande caractéristique du Luxembourg est le rôle de ‘hub’ européen pour des opérateurs de paiement comme Amazon, Rakuten, PayPal, mais aussi Payconiq, ce qui se manifeste concrètement, pour les Luxembourgeois, par la très forte pénétration de son application mobile (Digicash by Payconiq), l’une de plus élevées en Europe. Dans le domaine du paiement B2B, Banking Circle est le dernier grand arrivé sur la place avec une présence mondiale représentant déjà plus de 6% des flux de l’e-commerce européen», illustre Thibault de Barsy, vice-président et general manager de l’Emerging Payments Association EU.
En juin dernier, Payconiq recensait 245.000 utilisateurs pour le Luxembourg, selon son responsable marketing et communication, Pierre-Alexandre Ravaille.
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Quant à EPA EU, l’asbl installée à Luxembourg vient d’accueillir son 30e membre, l’entreprise FinFlag. Basé à Bruxelles, ce fournisseur d’outil de back-office pour émetteurs de cartes de crédit est, pour Thibault de Barsy, «un bon exemple des multiples métiers qui composent notre chaîne de valeur».
Grand écart européen
La digitalisation des paiements est une réalité qui dépasse les frontières du Grand-Duché: en Europe, la proportion d’argent liquide utilisé pour les paiements quotidiens est passée de 79% à 73% entre 2016 et 2019, tandis que les paiements par carte ont vu leur part grimper de 19% à 24%, relaie EPA EU.
Évidemment, des disparités sont marquées entre les pays européens puisque le cash reste dominant dans les pays du Sud, en Allemagne, en Autriche et en Slovénie, avec une part de près de 80% contre 30% aux Pays-Bas, en Estonie et en Finlande.
Selon la Banque centrale du Luxembourg, le schéma de monnaie électronique représentait, en 2019, un volume de 143,7 milliards d’euros, soit 35 fois plus que celui des retraits d’argent liquide. Dix ans plus tôt, l’écart était de l’ordre de dix avec 14,1 milliards d’euros de volume d’échanges en monnaie électronique.