La Direction de la santé a publié une liste de 45 autotests recommandés, mais libre à chaque entreprise de se fournir où elle le souhaite. (Photo: Shutterstock)

La Direction de la santé a publié une liste de 45 autotests recommandés, mais libre à chaque entreprise de se fournir où elle le souhaite. (Photo: Shutterstock)

La plupart des autotests utilisés au Grand-Duché semblent venir de Chine ou d’Allemagne, si on en croit la liste des producteurs recommandés par la Direction de la santé. Un distributeur luxembourgeois commercialise aussi des autotests fabriqués en France.

Des commandes de , d’autres qui devraient suivre de la part des restaurateurs et des entreprises – quand elles auront  –, sans parler des … Ce petit boîtier de plastique qui révèle, souvent après un prélèvement nasal, si une personne est positive au Covid-19 ou non, devient précieux. Et représente un vrai business.

Alors, d’où viennent ces autotests qu’on retrouve au Luxembourg? Pour ses commandes, le ministère de la Santé nous indique avoir choisi les fournisseurs Beijing Lepu Medical Technology Co. Ltd. et Guangzhou Wondfo Biotech Co. Ltd. Des produits fabriqués «en Chine» pour un prix d’achat «entre 1,30 et 1,80 euro».

Deux entreprises qui figurent sur sa liste des autotests recommandés au Luxembourg, .

Ce sont ceux considérés comme «fiables», sur base d’une évaluation par l’Institut Paul Ehrlich en Allemagne. Une quarantaine de produits y figurent. La majorité proviennent d’entreprises basées en Chine ou en Allemagne. On note aussi deux tests de Corée du Sud, un de Turquie, un des États-Unis, un de Suisse et un d’Autriche. Il ne s’agit que d’un guide, et «les entreprises peuvent en utiliser d’autres», dit le ministère de la Santé.

Un nouveau défi logistique

Dans les rayons du supermarché Cactus, par exemple, on peut trouver les marques Safecare Biotech (Chine) à 98 euros la boîte de 25, ou encore Flowflex du laboratoire Acon (basé aux États-Unis avec une usine en Chine) pour 4,19 euros la pièce.

Un grossiste pharmaceutique luxembourgeois affirme de son côté se fournir «sur la Terre entière». Avant d’ajouter qu’en ce moment, «c’est la folie» au niveau logistique. Ses principaux fournisseurs viennent de Belgique, d’Allemagne ou d’Asie. Même si certains fournisseurs européens sont eux-mêmes des grossistes, qui se fournissent en Chine. Il se fie à la liste des produits recommandés par la Direction de la santé.

Malgré la forte demande, «nous arrivons à en avoir», assure-t-il, même si c’était «un peu comme avec les masques, au début». Cette fois, pourtant, cela ne fait pas gonfler les prix, au contraire. Selon le grossiste, ils ont été divisés par deux ces dernières semaines en raison de la concurrence des grandes surfaces, qui en vendent elles aussi. Il estime à 5,35 euros pièce le prix moyen des autotests.

Des autotests fabriqués en France

Absente de la fameuse liste de la Direction de la santé, une entreprise luxembourgeoise en commercialise pourtant elle aussi: Clean Biomedical. «Le ministère avait un choix à faire rapidement, ils ont pris une liste orientée sur l’Allemagne», expliquent les deux associés, Julien Friederich et Emmanuelle-Anne Muller.

Lancée en 2014, leur société distribuait déjà au Grand-Duché les dispositifs d’autodiagnostic du laboratoire AAZ-LMB. Elle en fait donc de même, depuis fin mars, avec ses autotests Covid-19. Les associés et uniques salariés vantent une fiabilité de 99,5%, selon des «analyses menées à l’hôpital d’Orléans». Il s’agit d’un autotest fabriqué en France, avec la certification CE et agréé par les autorités sanitaires du pays, où il fait partie de ceux distribués en pharmacie.

Au Luxembourg, ce sont seulement des entreprises qui passent commande à Clean Biomedical, pour le moment. Du secteur de l’horeca, mais pas que. «Nous commençons à être inondés. Cela va crescendo, nous recevons plusieurs dizaines de demandes par jour», témoigne Julien Friederich. La proximité géographique avec le producteur permet de suivre aisément. L’entreprise espère bientôt travailler avec les pharmacies. Le prix «dépend du volume», insiste l’associé. Mais se situe, en moyenne, aux alentours de 8,50 euros l’unité.

Après l’émergence de , les autotests fabriqués au Luxembourg seront peut-être aussi, à terme, une réalité.