Nouveau nom, nouveau logo, nouveau site internet. Tout était en place, ce mercredi 20 mars, pour la bascule officielle d’Orpea en Emeis, la nouvelle appellation du groupe d’établissements pour personnes âgées, décidée deux ans après son implication dans le scandale déclenché par la parution du livre-enquête «Les Fossoyeurs», de Victor Castanet. Ouvrage qui décryptait les méthodes peu ragoûtantes d’Orpea, à l’égard de ses locataires comme de ses personnels.
Depuis, de nombreuses plaintes lui collent au train. Et ce d’autant plus qu’au plan comptable, la situation n’était pas saine non plus. Tant s’en faut. En décembre dernier a été bouclée la restructuration financière du géant français (un millier d’établissements et 76.000 collaborateurs à travers une vingtaine de pays dans le monde), marquée par un placement sous le contrôle de la Caisse des dépôts et consignations, un organe public. C’était ça ou la faillite.
Refondation
Emeis, en grec ancien, signifiant «nous», on comprend assez vite ce que dit la démarche d’Orpea avec cette petite révolution. «Avec emeis [le groupe a choisi d’orthographier son nouveau nom en lettres minuscules, ndlr], nous ouvrons un nouveau chapitre de notre histoire. Dix-huit mois après avoir défini puis mis en œuvre un plan de refondation, nous sommes prêts (…). Notre projet se fonde sur les engagements de responsabilité sociale, environnementale et sociétale qui nous animent au quotidien, et que nous concrétisons dans tous nos établissements (…). Tous ensemble, nous nous engageons pour être utiles à tous et aider notre société à devenir plus forte, en prenant soin de toutes les fragilités. emeis est un projet collectif et exigeant (…). Cette nouvelle étape nous engagera également sur le chemin de l’entreprise à mission», a déclaré par voie de communiqué, ce 20 mars, le directeur général Laurent Guillot.
Des explications, en définitive, s’arrêtant peu sur les soubresauts du passé, sinon entre les lignes.
Intentions
Pour se racheter une image et une réputation, l’ex-Orpea, bardé de bonnes intentions, se tourne au contraire vers l’avenir, dans sa communication. Insistant sur «la transformation des maisons de retraite en «maisons de vie des aînés», de véritables espaces ouverts sur le territoire et offrant des services tournés vers la prévention interdisciplinaire et le lien social», comme l’affirme le directeur général.
«Des parcours spécialisés impliquant le domicile, les cliniques et les maisons de retraite pour les personnes souffrant d’un trouble neurocognitif» sont également annoncés, ainsi que «des initiatives pour améliorer la santé mentale des adolescents, des jeunes adultes et des personnes âgées» ou «de nouvelles activités spécialisées, telle la prise en soin des maladies neuro et cardiovasculaires».
Expansion
Il y a un peu plus d’un an, Orpea avait ouvert la résidence Récital, à Merl, son premier établissement au Luxembourg. Une seconde installation devrait voir le jour, à Strassen, au cours de l’été ou à l’automne prochain. Un équipement d’environ 120 chambres médicalisées et d’une soixantaine d’appartements.
En réponse à une récente question parlementaire, les ministres de la Famille, des Solidarités, du Vivre ensemble et de l’Accueil, (DP), et de la Santé et de la Sécurité sociale, (CSV), avaient indiqué que la demande d’agrément qui leur avait été adressée en janvier dernier était «en cours d’analyse».