Au printemps 2022, le groupe Orpea avait dit avoir découvert une affaire dans l’affaire à partir de la structure luxembourgeoise Lipany. Affaire qui rebondit aujourd’hui. (Photo: Shutterstock)

Au printemps 2022, le groupe Orpea avait dit avoir découvert une affaire dans l’affaire à partir de la structure luxembourgeoise Lipany. Affaire qui rebondit aujourd’hui. (Photo: Shutterstock)

Le groupe Orpea, dans la tourmente depuis la parution du livre «Les Fossoyeurs», aurait-il été victime de cadres indélicats via une structure luxembourgeoise? Deux anciens dirigeants ont été placés en détention provisoire après l’ouverture d’une information judiciaire, le jeudi 29 juin, pour abus de confiance, escroqueries, abus de biens sociaux, blanchiment en bande organisée et corruption.

Orpea s’est-elle fait «doubler» par certains de ses cadres? À côté du livre «Les Fossoyeurs» qui a déclenché , , un consortium de journalistes relayé par Mediapart, avait aussi pointé la structure luxembourgeoise, Lipany, pas directement liée aux structures du groupe Orpea au Luxembourg, mais pas très loin non plus.

Le jeudi 29 juin à Paris, deux anciens dirigeants, l’ancien directeur général Yves Le Masne et l’ancien directeur financier Sébastien Mesnard, ont été placés en détention provisoire après l’ouverture d’une information judiciaire pour abus de confiance, escroqueries, abus de biens sociaux, blanchiment en bande organisée et corruption. Une enquête préliminaire avait été ouverte en mai 2022 après les plaintes déposées par la nouvelle direction d’Orpea, qui dénonçait des «malversations» internes.


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La structure luxembourgeoise créée en 2007 gère aujourd’hui un patrimoine d’une centaine de millions d’euros, propriétaire à 100% de onze structures en Italie et en Belgique et copropriétaire d’une société luxembourgeoise (Health Luxembourg Invest) qu’Investigate Europe accuse d’avoir servi à dissimuler une commission de plus de 715.000 euros. Aucune des participations dans le patrimoine de Lipany n’est reprise dans les comptes consolidés du groupe Orpea, mais leur nom et l’organisation ne laissent planer que peu de doutes sur les liens avec les structures du groupe.

105 millions de dettes

Autre fait souligné par les journalistes, l’an dernier: toutes ses participations ont été acquises via de la dette, aujourd’hui légèrement inférieure à 105 millions d’euros, dont 95 dans une catégorie «autres dettes». Interrogé sur l’origine de ces fonds, celui qui semble être au centre de tout, selon les journalistes français, Roberto Tribuno, a répondu à l’époque s’être financé auprès des marchés.

Selon le dernier exercice publié au Registre du commerce, celui de 2021, la société a perdu 4,8 millions en 2021 (avant le scandale Orpea), qui ajoutés au 1,5 million de pertes reportées jusque-là excèdent le capital social, un autre point qui avait fait tiquer les journalistes puisque la société souvent déficitaire n’a payé aucun dividende en 15 ans.

Le bilan 2021 indique que le conseil d’administration est composé de trois administrateurs, Robert Faber, Michael Probst et Fiona Pöhle. Les deux premiers sont aussi des partners d’Andersen, la résurgence d’Arthur Andersen au Luxembourg, et Andersen Tax est aussi la société désignée comme commissaire aux comptes.