Pour Gilles Halali, les difficultés ont commencé bien avant le début du confinement, quand la taille des événements a été réduite face à la propagation du virus en Europe. (Photo: Gilles Halali)

Pour Gilles Halali, les difficultés ont commencé bien avant le début du confinement, quand la taille des événements a été réduite face à la propagation du virus en Europe. (Photo: Gilles Halali)

L’événementiel a été touché bien avant le «lockdown». À mesure que la ministre de la Santé réduisait la taille des événements, les rendez-vous s’annulaient. Un mois et demi plus tard, le fondateur de Saperlipopette, Gilles Halali, a reçu une réponse négative à sa demande d’aide auprès de l'État. Un secteur oublié.

«Je n’aime pas les coups de gueule!» Gilles Halali en a quand même poussé un. Sur Facebook et sur Linkedin, le fondateur de l’agence d’événementiel Saperlipopette voit rouge. Poliment, mais rouge. «Aide d’urgence promise par le gouvernement luxembourgeois le 18 mars dernier? Réponse reçue ce jour (mercredi 29 avril, ndlr): NON!»

«Le secteur de l’événementiel n’est pas inclus dans ceux qui ont été fermés par l’État dans le cadre du ‘lockdown’», explique-t-il. «Pourtant, pour nous, la crise a commencé bien avant le confinement. À la mi-février, les recommandations de l’État ont restreint la taille des événements qui pouvaient se tenir. À 500. À 100. À 10. Qu’est-ce que vous croyez? Les uns après les autres, nos clients ont annulé les événements qui étaient programmés. Tout le secteur est en souffrance depuis: les agences, mais aussi ceux qui s’occupent de la logistique ou les traiteurs.»

Le paradoxe est que les intermittents du spectacle ont une aide, et nous, qui les employons dans le cadre des événements, non!

Gilles Halalidirecteur de Saperlipopette

L’entrepreneur introduit une demande pour cette aide de 5.000 euros. «Je l’ai fait très rapidement. Sans réponse, je les ai relancés régulièrement, par e-mail et par téléphone. J’ai même appelé l’Adem pour savoir si j’étais éligible au chômage partiel! Ils sont 15 à gérer tous les dossiers qui rentrent. Ils sont de bonne foi, mais ils ne peuvent pas aller plus vite face au nombre de dossiers à traiter», dit-il avec compréhension.

«On n’est pas dans la mendicité! Même si on n’a pas de trésorerie dans notre secteur. Ce n’est pas la prime de 5.000 euros qui va nous sauver parce que l’événementiel est foutu au moins pour toute l’année. Quand l’activité va repartir, les entreprises auront perdu tellement d’argent que les événements ne seront pas la priorité! Le paradoxe est que les intermittents du spectacle ont une aide, et nous, qui les employons dans le cadre des événements, non!»

La réponse reçue ce mercredi l’invite à postuler à la deuxième aide. «J’ai perdu au grattage, alors je dois essayer au tirage?», ironise-t-il avant de revenir à plus de consensus. «Je sais bien que le gouvernement ne peut pas être partout en même temps! Qu’il y a de la bonne volonté d’adapter les aides aux réalités du terrain. Ils ont fait beaucoup dans ce pays de 600.000 habitants, et la solidarité est importante. Le pays est intelligent. Il sait rebondir. Mais là, nous sommes dans l’urgence!»