Une cuisine végétale unique, qui ne transige ni sur la surprise, ni sur la gourmandise: voilà l’atout premier du chef René Mathieu et de son équipe au château de Bourglinster… (Photo: Maison Moderne)

Une cuisine végétale unique, qui ne transige ni sur la surprise, ni sur la gourmandise: voilà l’atout premier du chef René Mathieu et de son équipe au château de Bourglinster… (Photo: Maison Moderne)

Quelques jours avant l’obtention du prix de «Chef de l’année» Gault&Millau par René Mathieu, on avait pris un peu les devants en allant s’attabler à La Distillerie, pour tester le fameux menu végétal qui affole les papilles et les critiques. Et on ne le regrette pas!

Ce n’était pas vraiment une surprise, tant il devançait la compétition: c’est bien qui a remporté le titre convoité de «Chef de l’année» . Le chef du château de Bourglinster, où il dirige les cuisines non seulement du restaurant gastronomique La Distillerie (une étoile Michelin et 18/20 au petit guide jaune, rien que ça...), mais aussi de la très courue «brasserie» Côté Cour, s’est en effet distingué au niveau mondial pour son approche 100% végétale, sa manière créative de mettre en avant les herbes et légumes de saison et – naturellement – la qualité exceptionnelle de ses plats.

Une réputation confirmée lors d’une soirée tout à fait mémorable à La Distillerie, lors de laquelle on a facilement compris l’enthousiasme grandissant généré par la cuisine du chef Mathieu et de son équipe...

Le chef René Mathieu et une partie de son équipe, prêts à en découdre lors d’une nouvelle soirée mémorable placée sous le signe du végétal… (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

Le chef René Mathieu et une partie de son équipe, prêts à en découdre lors d’une nouvelle soirée mémorable placée sous le signe du végétal… (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

L’arrivée forcément théâtrale au château de Bourglinster, à environ 25 minutes de route de la capitale, fait d’abord évidemment partie de l’expérience... Après avoir passé le pont, on entre dans la cour et devant les cuisines ouvertes et visibles sur la gauche, où la brigade s’affaire dans un joyeux ballet culinaire. La salle de réception est chaleureuse et moderne, tout en gardant le charme du lieu. Le dîner commence avec un peu de lecture, grâce à des fiches qui «teasent» et décrivent les différentes herbes et aromates, plus ou moins connus, qui seront présents dans le menu unique.


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Puis, arrivent les amuse-bouches, et c’est déjà un festival: on rêve encore du bonbon à l’aubépine et autres plantes hirsutes, qui explose en bouche et y déverse des saveurs jusque-là inconnues au palais mais gourmandes au dernier degré, ou encore du sorbet rebaptisé «Bebel» à la table, tant il envoie des uppercuts à nos papilles, qui en redemandent...

La suite du menu est sur la même lancée: puissante, surprenante, pleine de goût, d’équilibre et d’enchaînements astucieux. Nos coups de cœur vont à la sublime feuille d’ortie en tempura, pommes de céleri; à la combinaison détonante salsifis/poire/sauge, et à la barquette «arancini» aux champignons de saison. Le plat au chou, qui pourrait passer pour le volet «viande» de ce menu végétal, est peut-être le moins étonnant – comme l’est d’ailleurs souvent la viande dans les menus gastronomiques plus classiques...

Les desserts sont eux aussi à la hauteur de la réputation du lieu (rappelons que Pierre Zehner est le «Pâtissier de l’année» sortant), avec notamment une pomme à l’entrée spectaculaire et un chariot de mignardises à faire péter les boutons du pantalon, tant tout est bon!

Parfait exemple de la cohérence du menu végétal de La Distillerie, avec l’interprétation d’une belle balade automnale en forêt. (Photo: Maison Moderne)

Parfait exemple de la cohérence du menu végétal de La Distillerie, avec l’interprétation d’une belle balade automnale en forêt. (Photo: Maison Moderne)

Car celles et ceux qui penseraient que manger végétal donne envie d’aller au kebab deux heures plus tard se fourvoient allégrement: on ressort de La Distillerie repu et heureux! Quant au prix de ce menu végétal à essayer ASAP, il est franchement honnête, avec ses 120€.

8, rue du Château, Bourglinster

T. 78 78 78 1

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