C’est le genre de belle adresse sans prétention mais joyeusement efficace, où il n’y a au final pas grand-chose à dire à part «pourquoi n’y va-t-on pas plus souvent?»... Le Becher Gare est une adresse bien connue des Luxembourgeois, juchée en haut de sa jolie colline à Bech, sur la route d’Echternach. Tout d’abord parce qu’il s’agit de l’ancienne gare du village, mais aussi parce que l’établissement a été un temps étoilé, à l’époque du chef Jérémmy Parjouet. Pour la minute histoire, l’endroit a été tenu par Ketty Stoos, la «seule femme chef de gare du célèbre train Charly» de 1939 à 1954, et était un vrai point de rencontre pour les membres de différents clubs locaux.
Lorsqu’on arrive sur place, le panorama et la charme de l’atmosphère historique et campagnarde font déjà leur effet et invitent à un apéritif en terrasse (si le temps le permet) ou dans le jolie salle du restaurant – voire au sympathique bar «de village» adjacent, avant de passer à table. La salle du restaurant est quant à elle baignée de lumière, et chaque table profite de la vue sur Bech et ses alentours (mais si vous n’êtes que deux, n’hésitez pas à réserver en avance et à demander une table devant la baie vitrée)...
Lors des beaux jours, la terrasse offre un panorama imprenable et un cadre exceptionnel pour s’attabler au Becher Gare. Becher Gare
Côté assiette, pas de chichis inutiles, mais des plats bons et généreux, condensés dans une carte dominicale courte et efficace comme on les apprécie: 4 entrées, 4 plats, 4 desserts. Bim! 52€ pour les 3 services, 42€ sans le dessert; et la carte de la semaine est à peine plus grande. On se laisse vite tenter par la «Fricassée d’écrevisses aux champignons» qui associe deux de nos grandes passions: les écrevisses et le mot «fricassée» – mais non, bien sûr, les champignons. C’est «comfort food» à souhait, c’est bien cuisiné, ça met en appétit comme il faut!
Fricassée d’écrevisses aux champignons très réussie, au Becher Gare. Maison Moderne
Ça tombe bien, la noisette de bœuf irlandais «Irish Prim» et sa sauce au poivre, forcément de saison en cette veille de Saint-Patrick, arrive pour marquer et conclure avec des frites maison. Le tout est arrosé d’un bon petit pinot noir, bourguignon ou luxembourgeois, au choix.
Du bon boeuf irlandais, cuit et assaisonné comme il faut: parfait en période de Saint-Patrick… Maison Moderne
On fait l’impasse sur le dessert pour préférer un café et une bonne Hunnegdrëpp produite à quelques kilomètres de là, à la Distillerie J. Dahm, dégustés en terrasse. Avec son titre à 30°, elle est un peu moins forte que ses congénères traditionnelles, mais n’en perd pas pour autant un caractère bien trempé... Les gens passent, ça discute, et le patron Alexandre Gerard – que d’aucun(e) reconnaîtra en sa qualité de maître d’hôtel du restaurant étoilé Fani le reste de la semaine – s’assied volontiers pour tailler le bout de gras lui aussi... Delphine, en charge de l’établissement au quotidien, continue de s’affairer tranquillement mais sûrement au bar, où quelques promeneurs de passage viennent se poser après une bonne marche...
Du coup, il est quand même très vite 16h30. D’où les guillemets sur le «midi» dans le chapô de cet article... Et c’est très bien ainsi: après tout, c’est dimanche!
Becher Gare: Bech, T. 26 78 42 40 (ouverture du jeudi au dimanche)
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