Entre design scandinave, piraterie et touches régressives, l’univers de l’Apdikt va comme un gant à son chef et propriétaire Mathieu Van Wetteren. (Photo : Apdikt)

Entre design scandinave, piraterie et touches régressives, l’univers de l’Apdikt va comme un gant à son chef et propriétaire Mathieu Van Wetteren. (Photo : Apdikt)

Une cuisine de haut vol, un chef pirate, un très joli décor: l’Apdikt de Mathieu Van Wetteren est sans conteste un des fleurons gastronomiques du pays. Paperjam Foodzilla s’y est attablé cette semaine.

Si vous nous lisez régulièrement, vous savez que le restaurant est souvent cité comme l’une des escapades gastronomiques préférées de celles et ceux qui «passent à table» dans Paperjam Foodzilla. Et ce n’est pas pour rien, soyons clairs. Non seulement le cadre est superbe, dans une ancienne pharmacie de Steinfort entièrement retapée avec goût, simplicité et une pointe de rock’n’roll, mais le menu unique du jeune chef Mathieu Van Wetteren envoie plus que jamais du bois...

L’expérience à l’Apdikt commence avec l’accueil impeccable d’Alice Meyer, en charge de la salle. Une table avec vue sur la cuisine ouverte et le chef en pleine action: pas mieux.

Les hostilités débutent avec trois amuse-bouche aussi travaillés que légers: une bouchée à croquer entière, aux dominantes de framboise, d’orange et d’amande; un croustillant de poisson avec juste ce qu’il faut de subtilité terre-mer; et du maquereau cru vif comme tout grâce à une succulente sauce ponzu maison, une des spécialités du chef Van Wetteren qui apprécie particulièrement instiller des influences nippones dans sa cuisine.

Pour la première entrée, la Saint-Jacques est décomposée en deux recettes: d’un côté, les origines marines du produit sont soutenues grâce à la feuille d’huitre et au fruit de la passion et balancées avec du potimarron plein de goût pour un résultat détonnant. De l’autre, on la retrouve bardée de lard, accompagnée de salsifis déshydratés et d’une mousse de noisette qui mettent en valeur la cuisson presque caramélisée du coquillage.

La noix de Saint-Jacques s’acoquine avec le potimarron, le fruit de la passion et la feuille d’huitre pour une première entrée remarquable à l’Apdikt. Maison Moderne

La noix de Saint-Jacques s’acoquine avec le potimarron, le fruit de la passion et la feuille d’huitre pour une première entrée remarquable à l’Apdikt. Maison Moderne

La seconde entrée met à l’honneur un poisson encore parfois méconnu: l’omble chevalier, une variété de truite particulièrement fine et délicate. Confit lentement puis grillé au chalumeau, il est accompagné d’une sauce à l’aneth pour laquelle le chef a su compenser le côté parfois agressif de l’herbe avec une acidité adéquate et un joli mille-feuille d’algue nori et carotte.

L’omble chevalier, un poisson exquis sublimé par la cuisine de Mathieu Van Wetteren. Maison Moderne

L’omble chevalier, un poisson exquis sublimé par la cuisine de Mathieu Van Wetteren. Maison Moderne

Ensuite, parce qu’il le faut bien, arrive la viande. Souvent plus difficilement surprenante dans ce genre de menu que les entrées, les légumes ou le poisson. Attention, il s’agit ici d’un excellent magret de canard aux épices et jus de cuisson, cuit parfaitement et accompagné d’un duo lentilles/espuma pomme de terre vraiment très bon! Mais le «high» de surprise et de découvertes consécutives retombe un tout petit peu... On se régale quand même.

Magret de canard poêlé, betterave, jus de cuisson, graines de moutarde et estragon. Maison Moderne

Magret de canard poêlé, betterave, jus de cuisson, graines de moutarde et estragon. Maison Moderne

Qu’à cela ne tienne, les desserts débarquent bien assez vite pour redonner un joyeux coup de pied dans l’arrière-train de nos papilles: superbe interprétation de la tarte Tatin avec un impressionnant travail de découpe de la pomme, association ananas/céleri du meilleur effet et un petit chou poire/vanille canaillou qui arrive avec le café. Signed, sealed, delivered. Encore une victoire sans appel pour ce menu 6 services surprise (enfin moins maintenant, désolé...) au prix plus qu’honnête de 75€.

Côté vin, la carte propose des références largement suffisantes pour toutes les soifs et tous les budgets, notamment en ce qui concerne les très bons vins blancs de la Moselle Luxembourgeoise – avec un coup de cœur pour le Riesling Wormeldange Nussbaum d’Aly Duhr. Si vous avez envie de vous laisser faire, faites confiance à Alice pour le «wine pairing» à 45€.

: 1, rue des Martyrs, Steinfort, T. 26 30 50 87