Depuis le 1er juillet, à Sterpenich, le simulateur de chute libre attire du monde des deux côtés de la frontière. Après avoir investi 8 millions d’euros dans le projet, l’entreprise Luxfly souhaite poursuivre son rêve… en construisant d’autres infrastructures de ce type partout dans le monde.

Une semaine après son ouverture – décalée par des intempéries durant les travaux, puis la crise du Covid-19 –, le simulateur de vol attire de nombreux clients: autant de Belges que de Français, Luxembourgeois et Allemands. Sa construction avait débuté en mai 2019, pour un investissement de 8 millions d’euros. Il emploie une dizaine de salariés.

«Les réservations se remplissent bien», confirme Magali Braff, gérante, avec son mari. Ils visaient d’abord le Luxembourg, mais n’ayant pas trouvé de terrain, ils se sont installés du côté belge. «Notre cible est très large», aussi bien une clientèle de professionnels (parachutistes ou militaires venant s’entraîner) que de loisirs (anniversaires, enterrements de vie de jeune fille et garçon, team building, etc.).

Le couple d’entrepreneurs, aussi passionnés de chute libre, n’en est pas à son premier centre. Ils en ont déjà construit un en Belgique, revendu depuis, et participent à la création d’autres infrastructures via leur société de conseil Starfly, fondée en 2007.

Le bâtiment situé le long de la E411 ne sera pas non plus le dernier. Plusieurs projets sont dans les cartons et imaginés partout dans le monde: «Mexique, États-Unis, Australie, et encore en Europe», cite Magali Braff, sans donner plus de détails. Rien de prévu au Luxembourg. «Le marché est trop petit pour en construire un autre, en plus de celui que nous venons d’ouvrir à la frontière», justifie-t-elle.

Pour compléter la thématique, Magali et Steve Braff comptent ouvrir un musée sur la chute libre au sein de Luxfly Skydive, au sous-sol, entre les salles de réunion.

La soufflerie, qui consomme en moyenne «500kW par heure», selon les gérants, devrait quant à elle bientôt être alimentée par énergie éolienne. À titre de comparaison, un foyer consomme en moyenne 4.000kWh par an.

Impressions de vol

Une dame m’accueille et me demande de m’enregistrer sur une tablette. Quelques minutes plus tard, on m’appelle pour ma «formation»: une vidéo explicative livrée sur un écran plat. Mon coach, le co-gérant Steve Braff, vérifie ma position. Les bras en l’air, la tête relevée: je suis prête pour voler. J’enfile une combinaison, un masque, un casque et des bouchons d’oreille, puis, direction l’énorme soufflerie.

Nous sommes quatre à voler: Magali et Steve Braff, Dorian Guerra, un habitué du saut en parachute venu s’exercer, et moi-même. Les professionnels ont droit à quatre fois cinq minutes de vol. Pour ma part, le forfait découverte me permet seulement quatre vols d’une minute.

Malgré les grandes baies vitrées, une ambiance moderne et feutrée règne autour du tube de 21 mètres de hauteur.

Je ressens une certaine montée d’adrénaline en me retrouvant à la porte de l’énorme tube, qui souffle à 160km/h (il peut aller jusqu’à 350). Mais mon coach me guide, et je m’envole rapidement. Je ne contrôle pas vraiment mes gestes, mais la sensation est très amusante, j’essaie de glisser sur l’air. Vol après vol, je me détends et j’apprends même une figure simple, qui consiste à tourner sur moi-même. Le quatrième et dernier reste de loin le plus grandiose.

Sans me prévenir, Steve Braff m’emmène à toute vitesse tout en haut du tube, avec une vue sur les champs à travers la grande fenêtre, où nous restons pendant plusieurs secondes. Cette fois, j’ai vraiment l’impression, très agréable, de voler.

Contrairement à ce que j’avais imaginé, je n’ai pas ressenti de sensation de «chute», mais plutôt de vol. Ce qui rend, à mon avis, l’expérience accessible, même pour les moins téméraires.

Comptez 79,90 euros pour le saut découverte. Le tarif augmente avec les minutes.

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