Roberto Azevêdo a rendu son tablier pour «raisons familiales». Toutefois, sa nomination à la tête de PepsiCo a fait grincer des dents. (Photo : Shutterstock)

Roberto Azevêdo a rendu son tablier pour «raisons familiales». Toutefois, sa nomination à la tête de PepsiCo a fait grincer des dents. (Photo : Shutterstock)

Le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, Roberto Azevêdo, quitte ses fonctions ce lundi sans qu’un intérim n’ait été décidé.

Mauvaise passe pour l’organisation internationale basée à Genève. Aucun successeur ni directeur intérimaire n’ont pu être nommés depuis la démission surprise du directeur général brésilien en mai, soit un an avant la fin de son mandat.

Fondée sur le consensus, l’OMC traverse justement une zone de turbulences, entre les répercussions de la crise sanitaire, les tensions déjà vives autour des échanges commerciaux et une relation compliquée avec les États-Unis. Ceux-ci ont menacé de quitter l’organisation, s’estimant traités de manière «inéquitable», et accumulent les recours à l’organe de règlement des différends de l’organisation. Des litiges qui ont débuté déjà sous la présidence de Barack Obama et dont le nombre a explosé avec son successeur, Donald J. Trump, en lice pour sa réélection.

«Les États-Unis veulent que le prochain directeur général partage les préoccupations américaines, dont beaucoup concernent la Chine», analyse Manfred Elsig, professeur en relations internationales au World Trade Institute à Berne, cité par le quotidien économique français Les Echos. «Étant donné que le directeur général est choisi par consensus, cette position ferme complique la sélection.»

Huit candidats se sont manifestés – trois Africains, deux Européens (le Britannique Liam Fox et le Moldave Tudor Ulianovschi), deux Asiatiques et un Latino-Américain. Trois devraient être éliminés après une première série de consultations du 7 au 16 septembre. Toutefois, la nomination par consensus semble compromise dès lors que Washington et Bruxelles n’ont pas réussi à s’entendre sur la nomination d’un des quatre directeurs adjoints pour assurer l’intérim.

«On a le sentiment que les États-Unis vont probablement rester assez passifs et montrer assez peu de bonne volonté d’ici au 3 novembre. Certains parlent même d’attente jusqu’à la prise de fonction, le 20 janvier», du président américain, estime Sébastien Jean, directeur du Centre d’études prospectives et d’informations internationales, dans les colonnes des Echos.