Il y a de la tension dans le microcosme syndical de la place financière luxembourgeoise. Jeudi, les syndicats OGBL et LCGB se sont étonnés d’une même voix de l’accord trouvé dans le secteur financier par l’Association luxembourgeoise des employés de banque et assurance (Aleba). «À aucun moment le LCGB et l’OGBL n’ont été informés, ni par l’Aleba, ni par l’ABBL (Association des banques et banquiers Luxembourg, ndlr), ni par l’ACA (Association des compagnies d’assurance et réassurance, ndlr), de leur volonté de renouveler les conventions collectives existantes», expliquent, en front commun, les deux forces syndicales.
L’accord de principe pour le renouvellement des conventions collectives du secteur des banques et des assurances a été annoncé le 10 novembre dernier via un communiqué de presse de l’Aleba. «C’est un copier-coller de ce qui existe déjà», estime Gabriel Di Letizia, du LCGB, qui insiste sur la nécessité de clarifier certains points, à commencer par le sujet des , les barèmes d’évolution salariale, et qui désire aussi des garanties en matière d’emploi.
«Aucun secteur au Luxembourg n’a de convention qui permet une garantie de l’emploi», se défend le secrétaire de l’Aleba, , qui reprend: «Nous avons identifié les points importants, il y a des évolutions en termes de formation, par exemple, et pour les salaires. .»
Cavalier seul? L’Aleba conteste
Pas de quoi rassurer , secrétaire centrale de l’OGBL. «À chaud, je ne suis pas prête à signer à contrecœur. Nous suivrons la voie légale, et s’il le faut, peut-être que la décision finale incombera au ministre», explique-t-elle.
Possible? Pas sûr. L’Aleba, et ce point avait été confirmé par le ministre compétent, (LSAP), . Ce qui pourrait signifier, dans les faits, qu’elle peut valider seule la nouvelle convention collective du secteur. «Question d’interprétation des textes», glisse Benoît Migeaux, secrétaire général du LCGB, qui avance le fait que, bien que dominante, l’Aleba ne possède par contre pas de majorité absolue à la Chambre des salariés.
«. Nous ne bougerons pas d’un iota, et si nous avons des gens qui sont prêts à signer, nous signerons. Mais si ce n’est pas le cas, nous avons la possibilité de le faire seuls», affirme Laurent Mertz.
Si les relations semblent tendues entre les différentes parties, l’Aleba a invité voici peu les deux autres syndicats, suite à la dénonciation de la convention collective de travail par l’ABBL, à une réunion «dans les plus brefs délais». «Affaire à suivre», conclut Véronique Eischen.