Les fermetures se multiplient dans le commerce notamment dans le prêt-à-porter comme l’enseigne Un jour ailleurs qui a trouvé un repreneur pour 200 de ses magasins en France, mais pas pour les autres, comme celui-ci à Esch-sur-Alzette. (Photo: Maison Moderne)

Les fermetures se multiplient dans le commerce notamment dans le prêt-à-porter comme l’enseigne Un jour ailleurs qui a trouvé un repreneur pour 200 de ses magasins en France, mais pas pour les autres, comme celui-ci à Esch-sur-Alzette. (Photo: Maison Moderne)

Le syndicat émet des propositions pour pérenniser ce secteur en proie à une vague de fermetures ces derniers mois.

Alors que les écriteaux «tout doit disparaître» ou encore «liquidation totale» se multiplient sur les vitrines des artères piétonnes et autres centres commerciaux, l’OGBL veut tirer la sonnette d’alarme dans le commerce, qui emploie actuellement 25.000 salariés au Luxembourg.

«Le plus gros problème – ce que nous voyons pour chaque fermeture – ce sont les loyers», explique David Angel, secrétaire central du syndicat Commerce de l’OGBL. Selon lui, certaines surfaces dans le centre de la capitale se louent à 180 euros/m²/mois.

Si la crise du coronavirus a mis à mal la trésorerie de nombreux détaillants, le syndicat pointe des problèmes latents comme la croissance de l’offre commerciale dans le pays, qui atteint désormais 1,2 million de m² ce qui fait du Luxembourg le champion européen des surfaces par tête d’habitant.

Une campagne, six idées

Pour tenter de contenir l’hémorragie, le syndicat a lancé ce jeudi une campagne avec six propositions pour pérenniser le commerce. Il demande ainsi une convention collective sectorielle pour les petits commerces. Actuellement, le taux de couverture des conventions collectives se situe en deçà des 40% dans le commerce au Luxembourg, et est surtout le fait de gros détaillants comme les acteurs de la grande distribution. L’OGBL ambitionne de l’étendre, en particulier vers le domaine des enseignes de textile.

Autre proposition: un moratoire de trois ans sur les nouveaux centres commerciaux. Le syndicat souhaite qu’aucune autorisation ne soit accordée pour la construction de nouveaux centres commerciaux, alors que 2019 a été marqué par une éclosion de nouvelles structures au Luxembourg et que des projets sont en gestation à et notamment.

On est en train de créer une bulle qui, si elle n’est pas en train d’exploser, est en train de s’effriter.

David Angelsecrétaire syndical du syndicat CommerceOGBL

L’OGBL dénonce une «guerre des positions» dans laquelle les promoteurs et enseignes sécurisent des emplacements pour s’assurer de ne pas y voir leurs concurrents, mais qui ne génère aucune création nette d’emplois. «On est en train de créer une bulle qui, si elle n’est pas en train d’exploser, est en train de s’effriter», estime David Angel.

Le syndicat réclame aussi un gel des loyers commerciaux pendant trois ans, des bons de consommation à l’image de ce qui a été entrepris dans la capitale, mais aussi un plan de maintien de l’emploi et des horaires de travail clairement réglés.

Après les paroles, l’OGBL entend passer aux actes et a émis des demandes d’entrevues avec le ministre des Classes moyennes (DP) et celui du Travail (LSAP) de même qu’avec la clc. Le syndicat ambitionne également de faire entendre sa voix le 27 novembre, à l’occasion du «black Friday», mais aussi dans des actions de distribution dans les commerces, des opérations avant Noël, mais aussi l’an prochain des réunions d’information pour les salariés et une conférence sur le futur du «fashion retail» le 21 janvier.

Enfin, le syndicat demande l’instauration d’une «Zukunftsdësch Commerce», sorte de tripartite réunissant les ministères concernés, les syndicats et le patronat de discuter des issues de la crise actuelle et d’envisager l’avenir du secteur.