Pour Cyril Delamare, l’arrivée de Montagu Private Equity au capital de Waystone va permettre à la société de maintenir son actuel rythme de croissance de 30% par an sur les trois à cinq prochaines années. (Photo: Waystone)

Pour Cyril Delamare, l’arrivée de Montagu Private Equity au capital de Waystone va permettre à la société de maintenir son actuel rythme de croissance de 30% par an sur les trois à cinq prochaines années. (Photo: Waystone)

La firme spécialisée dans les services aux sociétés de gestion ouvre son capital à Montagu Private Equity dans un deal qui la valorise autour du milliard d’euros. Avec ce nouvel actionnaire, Waystone veut accélérer son développement.

Montagu Private Equity succède à un autre capital-risqueur, MML Capital Partners, qui était entré indirectement au capital de Waystone en 2019 en prenant une participation dans l’un des membres fondateurs de ce nouveau groupe, l’irlandais DMS, qui regroupe en outre le luxembourgeois MDO de Martin Vogel et un autre irlandais, Montlake. MML détenait 48% du capital de Waystone, officiellement créé en mars dernier. «Avec le soutien de MML, Waystone a pu se positionner comme une société mondiale de gouvernance, de conformité et de gestion pour compte de tiers», explique le chief growth officer de Waystone, Cyril Delamare, fondateur de Montlake en 2009 et membre du conseil d’administration du groupe.

Le métier de Waystone est double. En tant que Manco (management company), sa vocation est d’aider les gérants de fonds à créer leur structure partout dans le monde. Pour ce faire, le groupe est présent en Europe pour la structuration de fonds Ucits et AIF, aux États-Unis pour la structuration de fonds de droit américain – avec une présence aux îles Caïmans pour servir les promoteurs de hedge funds – et désormais en Asie pour la structuration de fonds VCC (variable capital companies). En tant que spécialiste de la gouvernance et de la compliance, Waystone s’assure que les produits de ses clients sont en ligne dans chaque pays avec les exigences des régulateurs locaux, qu’ils sont bien structurés ou que les mandats sont bien gérés, en accord avec les règles d’investissement, les échelles de risque et les prospectus.

Équipe inchangée

Pourquoi ce changement d’actionnaire? «Nous en étions arrivés à un moment où, pour MML, c’était le bon moment de sortir», poursuit Cyril Delamare. Et pour Waystone, c’était le moment de passer d’un actionnaire «transformationnel» – comprendre un fonds de private equity qui prend des participations dans des sociétés de taille moyenne pour les aider à grossir – à un fonds plus institutionnel «qui nous offre plus de potentiel pour continuer notre stratégie de croissance externe tout en nous donnant suffisamment de capitaux pour croître d’une façon organique».

L’investissement, qui est pour l’instant soumis à l’approbation des autorités réglementaires, verra Montagu Private Equity prendre une participation «stratégique» dans l’entreprise. Participation dont ni le niveau ni le coût n’ont été révélés, mais qui, selon Cyril Delamare, valorise Waystone à plus de 1 milliard de dollars. L’équipe de direction de Waystone restera inchangée, et tous les actionnaires dirigeants existants resteront en place.

Ambitions tous azimuts

De croissance externe, il vient déjà d’en être question pour Waystone, qui vient de racheter quatre sociétés spécialisées dans la fourniture de services de conformité – Titan Regulation, Argus Global, CCL Compliance et ISAS, respectivement basées en Amérique du Nord, à Singapour, au Moyen-Orient, au Royaume-Uni et en Irlande – pour créer une nouvelle ligne mondiale de services, baptisée Waystone Compliance Solutions, qui offre tout un service de compliance à destination d’une clientèle corporate. Une offre qui vient en complément de l’offre traditionnelle de services de compliance et de conformité aux gestionnaires de fonds au niveau des fonds.

Pour l’avenir, le groupe projette d’acquérir de nouvelles Manco avec le but de développer sa gamme de produits et de services et renforcer sa présence, notamment en Asie, afin de surfer sur la demande de fonds VCC (variable capital companies), que viennent d’autoriser les autorités de régulation singapouriennes. Les fonds VCC se veulent l’équivalent asiatique des fonds Ucits.

Waystone développe également une offre de trading outsourcée depuis ses bureaux irlandais, américains et asiatiques disponible 20 heures sur 24.

80 employés au Luxembourg

Des ambitions tous azimuts qui ne se feront pas au détriment des métiers historiques de services de gouvernance institutionnelle, de risque et de conformité pour le secteur de la gestion d’actifs et de gestion pour compte de tiers, ni des implantations historiques à Dublin et à Luxembourg, où Waystone entend continuer à grossir. L’objectif reste toutefois de devenir un partenaire global pour ses clients et de les accompagner dans différentes zones géographiques où ils veulent s’étendre et pouvoir leur offrir des formats de fonds local qui ne soient pas simplement des fonds Ucits luxembourgeois ou irlandais importés. «Nos clients veulent une solution réglementaire complète sur tous les principaux marchés et domiciles.»

Waystone compte actuellement 1.000 milliards de dollars d’actifs sous mandat, dont 100 milliards en Europe, répartis entre Luxembourg pour 60%, Dublin pour 30%, et Londres pour 10%. La firme emploie 500 personnes principalement en Europe. 80 personnes sont actuellement basées au Luxembourg.