Max Gindt, AI Lead au Service des médias, des communications et du numérique du gouvernement luxembourgeois, et Noemi Bausch, Coordinatrice de Digital Luxembourg. (Photo: Maison Moderne)

Max Gindt, AI Lead au Service des médias, des communications et du numérique du gouvernement luxembourgeois, et Noemi Bausch, Coordinatrice de Digital Luxembourg. (Photo: Maison Moderne)

Lancée en 2014, l’initiative Digital Luxembourg vise à soutenir les actions en faveur de la digitalisation à l’échelle nationale. Six ans et une crise plus tard, l’ambition numérique du Luxembourg, celle de devenir une Smart Nation, est au cœur des développements à venir.

Avec l’initiative Digital Luxembourg, lancée à l’automne 2014, le gouvernement affichait son ambition de faire du Grand-Duché une Smart Nation. Six ans plus tard, l’ambition est toujours intacte. Avec la crise sanitaire, l’exigence d’opérer la transformation numérique des diverses composantes de la société et de l’économie serait même renforcée. «Pendant cette pandémie, chacun de nous a pu prendre conscience des choses qui sont vraiment essentielles: le contact social, l’école, le travail, la santé…», explique Max Gindt, AI Lead au Service des médias, des communications et du numérique du gouvernement luxembourgeois. «Malgré les restrictions sanitaires, il était important de maintenir le lien avec nos copains, nos familles. Mais aussi de permettre à chacun, quelle que soit sa génération, de pouvoir entrer en contact avec des médecins via Internet, de manière simple et fiable. Les outils numériques nous ont soutenus au cœur de cette crise, à la maison comme au niveau professionnel. Sans les infrastructures technologiques et les services numériques disponibles, la situation aurait été bien pire.»

Une approche collaborative

Le Luxembourg peut donc se satisfaire des investissements réalisés depuis plusieurs années dans le domaine du numérique. Dans cette perspective, Digital Luxembourg vise notamment à unifier et renforcer les actions entreprises à l’échelle nationale en faveur de la digitalisation. «Pour mener à bien cette mission, Digital Luxembourg adopte une approche horizontale qui se veut avant tout collaborative, flexible et centrée sur l’humain», précise Noemi Bausch, Coordinatrice de Digital Luxembourg. «Elle se concentre sur cinq domaines clés: Connectivity, Data, Ecosystems, Government et Technology.» Depuis sa création, Digital Luxembourg a lancé, accompagné ou appuyé plus de . Digital Luxembourg a renforcé ou accéléré le développement d’écosystèmes centralisés autour des nouvelles technologies comme la blockchain, l’intelligence artificielle ou encore la communication mobile 5G.

La démarche soutient les ambitions nationales fixées par le gouvernement en matière de digitalisation.
Max Gindt

Max GindtAI Lead au Service des médias, des communications et du numériquegouvernement luxembourgeois

Plus flexible grâce au numérique

En 2020, l’initiative s’est fixé un nouvel objectif: devenir la plateforme nationale de référence qui informe le grand public local et international sur les projets digitaux des secteurs public et public/privé du Luxembourg. «La démarche soutient les ambitions nationales fixées par le gouvernement en matière de digitalisation, qui sont de renforcer les écosystèmes d’innovation, les compétences numériques, les services publics numériques et la politique numérique basée sur un fondement éthique», résume Max Gindt. «Sans oublier, bien sûr, les efforts d’inclusion numérique de toutes les parties de la société dans ce processus de transformation.»

L’enjeu ultime, comme nous le disions, est de faire du Luxembourg une Smart Nation, le concept dépassant largement les enjeux numériques. «Une Smart Nation est une nation flexible, capable de se transformer quand cela est nécessaire, qui peut faire d’un défi un tremplin vers le progrès», commente Noemi Bausch. «Aujourd’hui, l’enjeu réside dans une meilleure utilisation, la plus intelligente possible, des nouvelles technologies, au service du citoyen et de son bien-être.»

Nous sommes convaincus que la numérisation peut contribuer à faciliter la vie de chacun.
Noemi Bausch

Noemi BauschCoordinatriceDigital Luxembourg

Le numérique au service du citoyen

Car le numérique n’est pas une fin en soi. «Notre job à nous, et celui de nos responsables politiques, est de faire la part des choses entre les technologies qui sont utiles à notre société et celles qui sont uniquement nouvelles», explique Noemi Bausch. «Nous sommes convaincus que la numérisation peut contribuer à faciliter la vie de chacun, en s’appuyant sur une infrastructure impeccable, des services numériques aux citoyens ou d’autres applications importantes au quotidien. La finalité, toutefois, reste les citoyens. Il est important de les inclure dans le processus, comme nous l’avons par exemple fait en leur demandant de nous donner leur avis par rapport à l’intelligence artificielle afin d’orienter notre politique numérique.»

Le numérique, en outre, constitue une composante importante du plan de relance envisagé par l’Europe. 20% des investissements, en effet, seront consacrés au numérique à travers des projets proposés par les États membres. «Effectivement, le numérique jouera un rôle important dans ce plan de relance», confirme Max Gindt. «Il est cependant encore un peu trop tôt pour détailler ce qui pourra être mis en œuvre à ce niveau. La sélection finale des projets à financer à travers le programme ‘Facilité pour la reprise et la résilience’ se fera en fonction des consultations effectuées avec la Commission européenne. La Chambre des députés et les partenaires sociaux seront prochainement consultés, et ces échanges contribueront à orienter le contenu final du plan luxembourgeois.»

Mener par l’exemple

D’ici là, chaque organisation, à son niveau, peut s’engager dans sa transformation numérique et renforcer de cette manière sa résilience au même titre que son efficience. «À ce niveau, le gouvernement essaie tout d’abord de mener par l’exemple», précise Noemi Bausch. «En numérisant les démarches administratives via myguichet.lu, il a été créé une base importante pour tous ceux qui interagissent avec l’État. En faisant nos propres devoirs, nous ouvrons la porte aux banques, aux employeurs et aux start-up qui veulent proposer des services numériques.»

La création du ministère de la Digitalisation a été une étape fondamentale dans ce contexte. «Une transformation numérique se traduisant par la création d’apps ‘orphelines’, par-ci et par-là, n’en est pas vraiment une», poursuit la Coordinatrice de Digital Luxembourg. «C’est davantage dans l’interaction de différents services que l’on crée de la valeur. Ainsi, les collègues du ministère de la Digitalisation travaillent beaucoup sur le sujet de l’interopérabilité des données de l’administration, ce qui, à nouveau, se reflètera positivement sur tous ceux qui interagissent avec ces informations, par exemple quand ils doivent entreprendre des démarches auprès de l’administration.»