Anne Meyers, à l’origine du projet des Escher Bamhaiser, espère voir naître ses petites sœurs dans les prochaines années. (Photo: Paperjam.lu)

Anne Meyers, à l’origine du projet des Escher Bamhaiser, espère voir naître ses petites sœurs dans les prochaines années. (Photo: Paperjam.lu)

Les Escher Bamhaiser ne sont pas des logements comme les autres… Ces petites cabanes sur pilotis, nichées dans le parc animalier communal d’Esch-sur-Alzette, permettent de passer une nuit originale. Présentation dans le cadre de notre opération «Un été pas comme les autres».

On n’aperçoit pas tout de suite les trois petites cabanes, camouflées à l’entrée de l’Escher Déierepark, au sommet du parc municipal Gaalgebierg, au sud d’Esch-sur-Alzette. Juchées sur des pilotis de bois, elles se confondent avec les chênes, châtaigniers, boulots et érables qui les entourent.

L’intérieur rappelle celui de la maison dans le conte «Boucle d’or et les Trois Ours». Parquet, poutres, escaliers et mobilier en bois nous empêchent d’oublier le thème: la nature. Sur le petit balcon, on peut entendre au loin le bêlement des moutons et des chèvres et le piaillement des oiseaux.

Des réservations jusqu’à Noël

Y passer la nuit, perché, au milieu des animaux, est une expérience atypique qui séduit. «Nous sommes totalement complets jusqu’au 15 septembre», sourit Anne Meyers, responsable du parc animalier de deux hectares et de ses logements. Un succès qui s’explique en partie par , responsables de près de la moitié des réservations. Elles s’étendent même jusqu’à décembre 2020. Alors que les Escher Bamhaiser ne vivent que leur deuxième saison…

Ces nids douillets ont vu le jour en octobre 2018. «L’idée est venue en 2011, alors que nous préparions le cinquantenaire du parc animalier. À ce moment-là, je travaillais pour le service Architecture de la ville d’Esch-sur-Alzette, qui gère l’Escher Déierepark», se souvient Anne Meyers. «Nous souhaitions le rénover, en créant des aires de jeu plus attractives. La société allemande que nous avons missionnée faisait alors des cabanes dans les arbres. Nous nous sommes dit que ce serait une bonne idée de pouvoir passer une nuit au parc…», poursuit-elle.

Résultat: une maison en bois de 45,3m2 pouvant héberger jusqu’à six personnes et accessible aux personnes à mobilité réduite et deux de 26,8m2 accueillant entre quatre et six personnes au maximum ont vu le jour. En plus du café perché non loin de là, elles ont représenté un investissement de 1,5 million d’euros pour la Ville.

Mais attention, dormir dans les arbres ne veut pas dire camper. Chacune comprend des chambres cosy où le lit s’encastre entre les murs, un séjour, un petit coin cuisine, une salle de douche et une ou plusieurs terrasses. Pour divertir les plus jeunes, chacune raconte l’histoire du personnage imaginaire qui l’habite, entre Maisy, passionnée par les oiseaux, Mia, qui collectionne les champignons, et le Dr Dachs, qui comprend les animaux. Ils ont été dessinés par l’illustratrice eschoise Olga Reiff. Le tarif de la location varie selon le nombre d’occupants et la saison, mais démarre à 120 euros pour deux personnes.

Nature, famille et aventure

«Il n’y a pas de télé», fait remarquer Anne Meyers au beau milieu de la visite guidée. À la place, des jeux de société sont à disposition pour réunir les familles, public privilégié dans le parc et les cabanes, d’où l’on peut voir sortir quelques tribus de parents avec leurs bambins. «Nous avons aussi parfois des jeunes couples», ajoute la gérante. Généralement, ils ne restent pas plus d’une nuit.

La philosophie des cabanes suit également celle de l’Escher Déierepark: nature et aventure. «Notre but est de sensibiliser les gens. Par exemple, on les laisse nourrir les animaux, les toucher, pour qu’ils apprennent à ne pas leur donner n’importe quoi et à les respecter, les aimer», illustre Anne Meyers. Des produits locaux sont proposés dans le café: Bréidercher, cancoillotte et pâté au riesling.

Une approche qui justifie l’absence de projets de digitalisation, selon la gérante: «Nous pouvons déjà réserver en ligne sur notre site. Mais nous ne souhaitons pas nous associer à des plateformes comme Booking. Nous préférons investir dans le monde réel.»

Quels pourraient être ces futurs investissements non digitaux? «Techniquement, nous avons la capacité de construire quatre cabanes supplémentaires», glisse Anne Meyers. «Mais rien n’est prévu pour le moment. Ce sera une décision politique.»

Pour l’instant, les Escher Bamhaiser ne réalisent pas de chiffre d’affaires à proprement parler, et il est difficile de calculer l’impact économique de la crise sur ces dernières. Le Covid-19 a quand même obligé le parc, qui emploie une dizaine de personnes, à fermer ses portes entre mars et avril. Depuis la réouverture, la responsable remarque beaucoup plus de clients locaux que l’été dernier. Qui confirment, cette année, .