954 bornes Chargy et ChargyOK seraient opérationnelles sur le territoire du Luxembourg, selon le ministère de l’Énergie. Ce qui équivaut à 1.908 emplacements de stationnement équipés. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

954 bornes Chargy et ChargyOK seraient opérationnelles sur le territoire du Luxembourg, selon le ministère de l’Énergie. Ce qui équivaut à 1.908 emplacements de stationnement équipés. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Après l’aval des députés ce mardi 5 juillet, les entreprises bénéficient désormais d’aides de l’État pour investir dans le déploiement de bornes de charge pour véhicules électriques. L’ambition du gouvernement, en confiant cette mission au privé, est de doubler les capacités de l’infrastructure de charge publique d’ici 2025.

De nouvelles aides aux entreprises pour les inciter à installer des bornes de charge pour véhicules électriques ont été adoptées ce 5 juillet par les députés, après un vote à la Chambre. par les ministres de l’Économie, (LSAP), et de l’Énergie, (déi Gréng), ce nouveau cadre prévoit trois piliers d’«aides».

Un premier propose des subsides pour les PME qui veulent installer des bornes de charge sur leur parking, au bénéfice de leurs salariés ou de leurs clients. Ces PME pourront bénéficier d’une aide allant jusqu’à 50% des coûts liés au déploiement des bornes (avec un plafond à 40.000 euros) et 60% de ceux liés au raccordement au réseau électrique (jusqu’à 60.000 euros).

Créer un «level playing field»

Le deuxième pilier est un appel d’offres pour les entreprises porteuses d’un projet de création ou d’extension d’une ou de plusieurs infrastructures de charge dans l’espace public – ou semi-public, comme un supermarché. L’entreprise pourra alors se voir financer jusqu’à 50% des coûts liés au déploiement des bornes.

Et, si le déploiement du réseau public était jusque-là financé par le biais des frais du réseau d’électricité, le troisième pilier du projet de loi, qui transpose les , transformera ce mécanisme: l’ensemble des financements de l’État aura désormais lieu par subsides, que les bénéficiaires soient des acteurs publics ou privés. Une manière de créer un «level playing field» entre ces derniers.

Passage de relais au privé

Par le biais de ces mesures, l’État le soin de déployer les infrastructures de charge. Les personnes privées avaient déjà été sollicitées par le biais d’un règlement grand-ducal du 19 août 2020 prévoyant des subsides pour celles désireuses d’installer des bornes de charge sur leur lieu d’habitation. Il s’agit donc, avec cette nouvelle législation, de compléter ce régime d’aides en s’adressant désormais aux entreprises.

L’État prévoit ainsi de débloquer 40 millions d’euros sur quatre ans – entre 2022 et fin 2025 – pour inciter les entreprises à investir à leur tour dans ces infrastructures (76% du montant sont financés par le plan de relance européen post-Covid). Avec l’ambition de doubler les capacités de l’infrastructure de charge publique.

954 bornes Chargy

Jusque-là, la mission reposait sur les épaules des gestionnaires de réseau de distribution d’électricité – en l’occurrence Creos. Celui-ci avait pour mission d’installer 800 bornes de charge publiques – les bornes Chargy et SuperChargy – à travers le pays jusqu’en 2020. 429 bornes sont à l’heure actuelle répertoriées sur le site .

Mais le chiffre global serait dans les faits plus important, selon le ministère de l’Énergie. «Actuellement, 954 bornes Chargy et ChargyOK sont opérationnelles, ce qui équivaut à 1.908 emplacements de stationnement équipés», indique le ministère à Paperjam, qui ajoute qu’«il reste encore quelques bornes du réseau Chargy à installer. Le retard est dû au fait que ces bornes sont prévues dans des P+R qui sont encore en construction.»

Les personnes privées, dans le cadre du règlement grand-ducal du 19 août 2020, ont quant à elles déposé 1.889 demandes pour installer des bornes de charge sur leur lieu d’habitation. «La somme de 844.788 euros pour 1.140 bornes a été déboursée jusqu’à maintenant», précise le ministère.

49% de véhicules électriques d’ici 2030

Reste à savoir si l’intervention des entreprises permettra d’accélérer suffisamment la création de nouveaux emplacements de charge. L’Europe se dirige en effet vers une interdiction de la vente de voitures à moteur thermique d’ici 2035. Dans cette perspective, les acteurs du secteur automobile plaident pour une des infrastructures de charge.

Il s’agit d’ailleurs d’un enjeu majeur pour le Luxembourg en termes de politique climatique. Plus de 61% des émissions nationales de gaz à effet de serre sont en effet issues du secteur du transport. Or, pour atteindre ses objectifs de réduction des émissions, le gouvernement s’est donné pour objectif d’atteindre une part de marché de 49% de véhicules électriques d’ici 2030.