Éviter au maximum les contacts entre les enfants: un véritable challenge qui attend le personnel des crèches. (Photo: Shutterstock)

Éviter au maximum les contacts entre les enfants: un véritable challenge qui attend le personnel des crèches. (Photo: Shutterstock)

Les crèches ouvrent à nouveau leurs portes ce lundi matin. Dans un contexte particulier qui vient bousculer les pratiques professionnelles. Le secteur est occupé à inventer une nouvelle réalité.

Le secteur des crèches attendait la reprise des activités avec impatience, mais avec sérénité. «Nous avons eu le temps de bien nous préparer. Nous sommes restés dans l’attente des consignes du ministère de la Santé, puis avons commencé les préparatifs dans le calme pour que tout se passe bien. Les locaux ont été aménagés, le personnel formé… Il a aussi été très important de rester en contact avec les parents», explique Arthur Carvas, président de la Felsea, la Fédération luxembourgeoise des services d’éducation et d’accueil pour enfants.

De nombreuses consignes à respecter

Groupes limités à cinq enfants, contacts physiques limités entre les enfants, mais aussi avec les éducateurs, parents portant le masque à leur arrivée… Les consignes sont nombreuses et synthétisées dans des documents du ministère de la Santé et du ministère de la Jeunesse et de l’Enfance. «Surtout, il va falloir expliquer aux enfants ce qu’il se passe, pourquoi on fonctionne ainsi. Les plus grands peuvent comprendre et c’est important de le dire», poursuit Arthur Carvas.

Tout va bien se passer: le projet pédagogique des crèches ne change pas.

Arthur Carvasprésident de la Felsea

Celui-ci est certain que «tout va bien se passer», car «le projet pédagogique ne change pas. Seules la thématique et les manières de faire évoluent».

Clairement, «la crèche de ce lundi ne sera plus celle du passé. Nous sommes occupés à créer une nouvelle réalité.» Qui pourrait devenir durable. Reverra-t-on un jour les crèches fonctionner comme ce fut le cas par le passé?


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«La question doit être posée aux ministres, car la réponse est politique. Ce qui est certain, c’est que nous, les acteurs du secteur, voulons être associés aux évolutions, elles-mêmes liées aux enseignements que l’on va tirer de cette crise. Le public ne doit pas oublier que le secteur privé a fait de nombreux efforts et consenti des investissements en son temps, quand le secteur public ne pouvait assurer toutes les missions d’accueil.»

Certaines crèches en difficulté

Enfin, cette reprise va aussi être une bonne nouvelle financière pour certaines structures. Les crèches n’ont en effet pas eu accès au chômage provisoire. «Mais c’est normal», réplique Arthur Carvas. «Nous sommes subsidiés par enfant pour délégation de mission publique d’accueil. Prétendre au chômage aurait signifié être dédommagé deux fois. Cet argent devait aller à d’autres. Maintenant, oui, des crèches ont des difficultés, car l’aide de l’État dépend du profil social de la famille. Pour les crèches avec des parents qui ont plus de moyens, la dotation étatique est plus faible. Mais avec la crise, l’apport des parents a brutalement cessé. Or, dans certaines de ces crèches, l’apport de l’État ne couvre même pas la masse salariale. Là, évidemment, des problèmes sont apparus.»