Plantes succulentes cultivées au Sénégal pour produire du fil végétal. (Photo: Link 2 Business World)

Plantes succulentes cultivées au Sénégal pour produire du fil végétal. (Photo: Link 2 Business World)

Transformer des fibres végétales issues de plantes succulentes en fil pour l’industrie, c’est le projet audacieux et inédit de l’entreprise luxembourgeoise Link 2 Business World. Soutenu par le cofinancement de la Business Partnership Facility, il a désormais pu être concrétisé.

Spécialisée dans le transfert des compétences, Link 2 Business World (L2BW) porte depuis 2016 un projet innovant : produire, au départ des fibres de plantes succulentes, du fil végétal pouvant être utilisé dans l’industrie textile.

Soutenu par la Business Partnership Facility (BPF), ce projet a pu voir le jour au Sénégal et est en phase d’être répliqué en Côte d’Ivoire, dans des zones géographiques où les conditions climatiques sont idéales pour ces plantes. « Une pépinière a été mise en place et une unité de production de fil a été créée avec un partenaire industriel », explique Laurence Peschel, co-fondatrice de L2BW.

Le projet a été développé en partenariat avec un laboratoire de recherche qui a mené les études scientifiques de faisabilité, mais aussi et surtout avec des agriculteurs et des coopératives de femmes sur place. « Dans cet esprit de transfert de technologie et de savoir-faire qui anime notre entreprise, ces femmes sont formées à la culture des plantes, au décorticage des feuilles, à l’utilisation des machines, etc., et ce afin de les rendre autonomes », précise Laurence Peschel.

Cette activité s’intègre pleinement dans une logique de développement durable : elle offre à l’industrie textile une alternative recyclable, durable et résistante, et ce grâce à un processus d’exploitation respectueux de l’environnement qui valorise une partie de la plante jusqu’alors inexploitée. En outre, le projet contribue à freiner la migration des populations en offrant des emplois locaux pérennes, à favoriser l’insertion des femmes et à améliorer leurs revenus. Enfin, cette initiative permet de stopper la désertification grâce à ces plantes adaptées à la survie en milieux arides, qui stockent l’eau dans leurs feuilles, tiges ou racines.

Dans un an, L2BW ambitionne de produire jusqu’à une tonne de fibre textile. À terme, la fibre pourrait trouver d’autres applications, dans le secteur de la construction, en recherche de matériaux naturels isolants, ou encore dans le domaine (para)médical.

Un cofinancement pour des projets innovants et durables

Chaque année, la BPF soutient des projets de ce type : des projets business novateurs qui contribuent à la réalisation des objectifs de développement durable, portés par des entreprises luxembourgeoises ou européennes, en collaboration avec des partenaires (entreprises, administrations ou société civile) dans des pays en développement. « Le cofinancement de la BPF nous a aidé à structurer et lancer le projet et à acquérir le matériel nécessaire à la culture et à la transformation des fibres », témoigne ainsi Laurence Peschel.

Initié et financé par la du ministère des Affaires étrangères et européennes et mis en œuvre par , l’agence luxembourgeoise pour la Coopération au développement, en partenariat avec la , le cofinancement de la BPF peut atteindre 50 % du budget total du projet, avec un maximum de 200 000 euros.

Comme le confie Laurence Peschel, « candidater à la BPF est une opportunité à ne pas manquer pour toute entreprise qui souhaite concrétiser un projet dans un pays en développement : le processus est rapide, le financement proposé est non négligeable et peut très vite être mis en œuvre. C’est vraiment une belle aventure. »

Les entreprises intéressées par ce cofinancement peuvent soumettre leur candidature jusqu'au 20 octobre 2022.

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