Le groupe allemand et Paul Wurth ont prévu de regrouper au Luxembourg les activités de recherche sur la décarbonisation et le recyclage, mais également de renforcer les compétences en matière de métallurgie et de technologie de l’hydrogène. (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

Le groupe allemand et Paul Wurth ont prévu de regrouper au Luxembourg les activités de recherche sur la décarbonisation et le recyclage, mais également de renforcer les compétences en matière de métallurgie et de technologie de l’hydrogène. (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

Le sidérurgiste luxembourgeois Paul Wurth passe, comme cela avait déjà été annoncé, intégralement sous pavillon allemand. 

C’est désormais officiel, SMS Group, spécialisé dans l’ingénierie pour l’industrie des métaux, vient de racheter les parts de Paul Wurth SA détenues par les actionnaires publics, à savoir l’État (10,9%), la Spuerkeess (10,9%) et la SNCI (18,8%).

Le montant de la transaction reste secret

Le montant de la transaction reste secret. «En raison de la nature de la transaction, c’est un accord privé, je ne peux pas donner le montant de la transaction. Ce que je peux dire, c’est que le montant est un montant approprié et attractif pour les actionnaires publics», a souligné le ministre de l’Économie,  (LSAP). À noter qu’une partie de cette transaction sera reversée dans le fonds souverain intergénérationnel. 

SMS Group devient l’unique actionnaire de la société sidérurgique luxembourgeoise fondée en 1870. Pour autant, l’État gardera deux sièges au sein du conseil d’administration. 

Faire du Luxembourg un centre d’excellence

Avec cette acquisition, SMS Group veut faire de Paul Wurth et du Luxembourg un lieu dédié au développement et à l’innovation. Le groupe allemand et Paul Wurth ont prévu de regrouper au Luxembourg les activités de recherche sur la décarbonisation et le recyclage, mais également de renforcer les compétences en matière de métallurgie et de technologie de l’hydrogène. Autrement dit, Paul Wurth au Luxembourg va devenir, si ce n’est pas déjà le cas, un centre d’excellence capital dans le développement de la métallurgie de demain, résolument plus propre.

«L’acier vert représente une énorme transformation pour nos clients. Depuis 150 ans, SMS et Paul Wurth établissent les standards technologiques dans l’industrie de l’acier et ont déjà collaboré avec beaucoup de succès ces dernières années. En mettant en commun nos compétences, nous veillons à ce que SMS et Paul Wurth restent synonymes de solutions innovantes et durables», a souligné , directeur général de Paul Wurth. 

C’est une nouvelle étape qui va permettre à Paul Wurth, mais également à SMS Group, de faire face au défi de la décarbonisation et de la métallurgie de demain.
Michel Wurth

Michel Wurthprésident du conseil d’administrationPaul Wurth

De son côté, Edwin Eichler, président de SMS Group GmbH, a expliqué qu’au «cours des prochaines décennies, des technologies de décarbonisation remplaceront les hauts fourneaux et les cokeries classiques dans les aciéries intégrées. Voilà pourquoi le bilan énergétique existant dans une aciérie sera repensé et réorganisé. Pour cela, nos clients ont besoin de solutions totalement intégrées. En plus de la feuille de route sur la décarbonisation, le développement de solutions digitales de plus en plus efficaces pour des processus d’auto-apprentissage va également gagner en importance. Ce bouleversement de l’industrie sidérurgique mondiale est le bon moment pour Paul Wurth et SMS de réunir leur expertise métallurgique au sein seul fournisseur de solutions intégrées.»

, président du conseil d’administration de Paul Wurth, voit cette acquisition «comme une nouvelle étape qui va permettre à Paul Wurth, mais également à SMS Group, de faire face au défi de la décarbonisation et de la métallurgie de demain». 

Du côté des syndicats, et notamment du LCGB, . «Il y a des signes positifs. Nous avons rencontré le ministre de l’Économie et la direction de Paul Wurth, qui se sont engagés sur le maintien du niveau de l’emploi. Le fait de voir l’État présent au sein du conseil d’administration est un élément positif. Mais nous restons tout de même vigilants, car SMS Group connaît également une restructuration qui n’est pas finie», assure Robert Fornieri, secrétaire général adjoint de la coordination Fédération Industrie-Sidérurgie au LCGB

Un groupe de 14.000 salariés

Au sujet de l’emploi, Georges Rassel s’est montré rassurant en soulignant que «rien n’allait changer, ni dans les filiales de Paul Wurth, à savoir TMT et CTI, ni au sein de l’incubateur de Paul Wurth, l’Incub. Les emplois seront maintenus, de même que les salariés en prêt de main-d’œuvre. Les filiales ont de beaux résultats malgré le contexte actuel, alors il n’y a pas de raison de changer quoi que ce soit.»

Enfin, l’État reste présent aussi en ce qui concerne le foncier de Paul Wurth. L’activité immobilière de Paul Wurth au Luxembourg sera transférée vers une nouvelle société dans laquelle les actionnaires publics luxembourgeois et SMS détiendront chacun une participation équivalente. 

Pour rappel, SMS Group est actif sur le plan international dans le domaine de la construction d’installations et d’équipements destinés au traitement de l’acier et de métaux non ferreux et connaît une phase de restructuration. Le groupe, dont le siège est à Siegen depuis 1871, compte un peu plus de 14.000 salariés pour un chiffre d’affaires de 2,9 milliards d’euros.