De l’ombre à la lumière… Ce n’est pas être injurieux que de dire que jusqu’à l’annonce de son arrivée au ministère du Climat, de l’Environnement et du Développement durable, était peu connue. Du grand public, c’est certain. Mais aussi dans le sérail politique. Certains de ses futurs collègues du gouvernement n’avaient guère de souvenirs . Ses mandats au sein d’Enovos ou de l’Œuvre étaient assumés en toute discrétion.
La vie de cette mère de deux enfants va donc changer de manière radicale. Elle en est consciente et avant de répondre à l’appel de déi Greng, elle a pris le temps «de discuter avec [s]on compagnon, [s]es enfants, [s]es proches». Tous lui ont apporté leur soutien, ce qui l’a confortée dans l’idée de dire oui à une proposition tentante, mais pas sans danger.
Dans les rues pour marcher pour le climat
Tentante, car si Joëlle Welfring n’était pas encartée au sein des Verts jusqu’à présent, la défense de l’environnement lui a toujours tenu à cœur. «J’étais dans les rues il y a quelque temps lors des marches pour le climat», confie-t-elle. Mais enfant déjà, elle «milite pour la protection de l’environnement». Un intérêt pour la nature qui la pousse à décrocher une maîtrise en biochimie en 1997 à l’Université Louis Pasteur de Strasbourg, puis un master en sciences environnementales à la Brunel University d’Uxbridge.
Il y a la théorie, mais aussi la pratique. À Esch, où elle vit, elle «tente de vivre l’écologie au quotidien tant qu[’elle] le peu[t]».
Dangereuse aussi, car à 47 ans, elle avait connu une très belle carrière et atteint, début avril 2022, ce qui pour elle était sans doute le Graal: la direction de l’Administration de l’environnement, où elle remplaçait Robert Schmit. Directrice adjointe d’août 2014 à mars 2022, elle a donc travaillé en liens étroits avec Carole Dieschbourg, qui lui vouait, dit-on, une très grande confiance et connaissait ses compétences techniques. Ancienne directrice du Business Development au sein de ce qui était le Centre de recherche public Henri Tudor, elle y a développé des liens avec le monde de l’entreprise entre septembre 2009 et juillet 2014. Avant cela, elle avait dirigé le Centre de ressources des technologies pour l’environnement au sein du même Centre Henri Tudor, où elle avait débuté sa carrière en tant qu’ingénieur de recherche en avril 1999, après un premier emploi au Royaume-Uni.
Le parcours était donc remarquable et l’ascension constante. «Je suis consciente que c’est un nouveau chapitre pour moi, un nouveau job», dit-elle. Son avenir se dessinera en politique puisqu’il est «inimaginable que je retourne ensuite au sein de l’administration».
Mais c’est sans hésiter qu’elle a fait le grand saut dans un univers qu’elle connaît tout de même bien pour y évoluer depuis des années. Raison pour laquelle elle semble nourrir, et c’est très bien, plus de certitudes que d’appréhensions.