(Article actualisé avec les précisions supplémentaires de Guido Savi).
Ancien porte-parole de la Fédération de l’industrie de l’automobile et du cycle en Belgique et au Grand-Duché de Luxembourg (Febiac) pour le Luxembourg, Guido Savi, a récemment annoncé la création d’une nouvelle structure: l’Association luxembourgeoise de l’industrie automobile (Alia). L’expert en est d’ailleurs le secrétaire général.
«La mission de l’Alia, qui représente l’industrie automobile au Luxembourg, est de créer un cadre favorable et responsable au développement des activités du secteur automobile au Luxembourg», a expliqué Guido Savi avant d’ajouter: «La création de cette association répond à l’évolution et aux besoins du secteur automobile, et à la complexité des réglementations, de la fiscalité, des règles de la concurrence et des mesures environnementales. Nous informerons les membres sur tous les sujets qui les concernent. Une de nos priorités sera également de promouvoir le secteur automobile auprès des jeunes.»
C’est la Febiac qui représente les importateurs et les constructeurs automobiles au Luxembourg et personne d’autre.
Disposant d’une longue expérience dans les arcanes et les coulisses des règlements européens et internationaux concernant l’automobile et la mobilité, Guido Savi fait partie des experts sachant jongler adroitement avec la technicité des textes et des règlements en la matière. L’Alia ambitionne également d’effectuer la liaison avec les organisations internationales et œuvrera à l’harmonisation des règlements européens et la Commission économique pour l’Europe des Nations unies (Unece).
Étonnement de la Febiac et à la House of Automobile
Seul problème, cette mission est déjà occupée par la Febiac au sein de la (HOA). Pour rappel, en 2016, les fédérations et associations de l’automobile Adal (Association des distributeurs automobiles luxembourgeois), Fegarlux (Fédération des garagistes), Mobiz (Fédération des loueurs) et la Febiac se sont regroupées sous une seule et même bannière afin de mieux coordonner la communication et la stratégie avec, entre autres, les acteurs institutionnels luxembourgeois et européens.
L’apparition de l’Alia n’est pas donc pas passé inaperçue au sein de la HOA qui n’a pas caché son étonnement. «Nous avons été surpris par ce communiqué dans la mesure où Guido Savi n’est plus membre de la House of Automobile depuis son départ de la Febiac. Qu’il puisse créer une association pour défendre des intérêts, c’est évidemment son droit, mais il faut encore pouvoir réellement représenter les acteurs en question. Pour le moment, c’est la Febiac qui représente les importateurs et les constructeurs automobiles au Luxembourg et personne d’autre. De plus, à ce que j’ai pu comprendre, les membres du CA de l’Alia sont des avocats qui n’ont pas de réels liens avec le secteur automobile», assure , porte-parole de la House of Automobile.
Il n’est pas dans nos intentions de délaisser nos activités au Grand-Duché.
Contactée par nos soins, la Febiac a confirmé avoir la confiance des constructeurs et importateurs automobiles. «Nous continuons bel et bien de représenter les intérêts de nos membres sur le marché luxembourgeois et il n’est pas dans nos intentions de délaisser nos activités au Grand-Duché», a expliqué Christophe Dubon, porte-parole de la Febiac avant de lancer: «Nous avons également pris connaissance du communiqué concernant le lancement de l’Association luxembourgeoise de l’industrie automobile (Alia). Avant réception de celui-ci, l’acronyme “Alia” évoquait pour nous l’Autorité luxembourgeoise indépendante de l’audiovisuel.»
Ce n’est pas une question de concurrence. Je représente les constructeurs au Luxembourg depuis 2016 et avec l’Alia, j’assure simplement la continuité de ma mission et de mon rôle. De nombreuses marques et parties prenantes ont réagi très positivement à la création de cette association.
De son côté, Guido Savi assure que son but n’est pas une question de concurrence. «La Febiac a opéré des changements d’organisation et d’approches. Je représente les constructeurs au Luxembourg depuis 2016 et avec l’Alia, j’assure simplement la continuité de ma mission et de mon rôle. De nombreuses marques et parties prenantes ont réagi très positivement à la création de cette association et souhaites s’impliquer dans son développement. Il était nécessaire de créer une association basée au Luxembourg, puisque Febiac est une fédération belge», a tenu à ajouter Guido Savi.
À noter que conseil d’administration de l’Alia est actuellement composé de cinq personnes, bientôt six. «Il y avait une volonté d’avoir deux administrateurs luxembourgeois indépendants non liés au secteur», a conclut le Guido Savi.
Un secteur qui pèse 4,81 milliards
Pour les constructeurs automobiles, le marché luxembourgeois n’est pas considéré comme prioritaire en comparaison aux grands marchés comme la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni ou encore l’Espagne et l’Italie. Le Luxembourg est généralement intégré par les groupes automobiles au marché belge tout en veillant à accorder une attention aux particularités locales comme l’a par exemple souligné .
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D’un autre côté, à l’échelle du pays, le secteur automobile reste important. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En moins de dix ans, le chiffre d’affaires du commerce et de la réparation d’automobiles et de motocycles est passé de 3,44 milliards (en 2010) à 4,81 milliards d’euros en 2019 (voir notre ).
Sur la même période, l’excédent brut d’exploitation de ce segment est passé de 100 millions d’euros à 189 millions d’euros alors que le nombre d’entreprises est passé de 726 à 848. Même tendance au niveau de l’emploi, qui est passé de 6.778 salariés (ETP) en 2012 à 7.411 en 2019.