Bernard Geiben fait partie des inculpés dans l’affaire des poseurs de bombes, selon le Parquet de Luxembourg. (Photo: Christophe Lemaire/Maison Moderne)

Bernard Geiben fait partie des inculpés dans l’affaire des poseurs de bombes, selon le Parquet de Luxembourg. (Photo: Christophe Lemaire/Maison Moderne)

Le Parquet de Luxembourg vient de rendre son réquisitoire dans le cadre de la série d’attentats commis entre 1984 et 1986. Il inculpe Bernard Geiben, mis hors de cause dans un premier temps par le juge d’instruction. Une nouvelle étape qui ne marque pas encore la fin de cette affaire.

Une trentaine d’années après la série d’attentats au Luxembourg -dite affaire -, une nouvelle étape vient d’être franchie. Même si on parle surtout de «pré-étape au niveau procédural», admet le Parquet de Luxembourg. Celui-ci vient de transmettre son réquisitoire au juge d’instruction directeur en vue du règlement de procédure.

Pour rappel, après les attentats commis entre mai 1984 et mars 1986, un procès s’était étendu sur 175 audiences, entre le 25 février 2013 et le 25 juin 2014. La chambre criminelle avait fini par suspendre le procès pour permettre au procureur d’État de saisir le juge d’instruction de nouveaux devoirs, parmi lesquels l’extension de l’instruction à dix autres personnes du chef des attentats, sept à l’explosif, mais aussi du chef de faux témoignage et d’entrave à la justice. Ces enquêtes avaient mené dix personnes à comparaître devant le juge d’instruction directeur entre le 17 mai et le 12 juillet 2019. . Cinq anciens dirigeants de la gendarmerie grand-ducale, ainsi qu’un ancien membre de la Brigade mobile, comme auteurs, coauteurs ou complices des attentats à l’explosif. Et trois anciens enquêteurs de la sûreté publique pour faux témoignage en matière criminelle.

Une affaire loin d’être terminée

Le juge avait mis hors de cause Bernard Geiben, ancien chef de la Brigade mobile.

Le Parquet, demande cependant son renvoi estimant qu’il a bien été «au vu des charges suffisantes de culpabilité semblant peser sur lui» l’un des auteurs, co-auteurs ou complices des attentats à l’explosif.

L’un des trois enquêteurs inculpés auparavant est de son côté décédé depuis, le ministère public a donc abandonné l’action publique contre lui.

Le ministère public sollicite ainsi le renvoi, en tout, de neuf personnes devant une juridiction de fond.

Le Parquet a donc rendu des réquisitions allant en ce sens au juge d’instruction, Charge maintenant à la Chambre du conseil de statuer sur le rapport du juge d’instruction. Cette dernière «demandera le suivi et, s’il y a assez d’éléments, son renvoi en chambre criminelle».

Aucune date pour le prononcé n’est fixée. De plus, la décision de la Chambre du conseil sera elle-même susceptible d’appel.

En attendant, «chaque prévenu continue à bénéficier de la présomption d’innocence jusqu’à sa condamnation définitive». Ils restent donc toujours en liberté, précise le Parquet.