Les principes de la réforme de la Cour rencontrent encore une forte résistance au sein du Palais, au grand dam du gouvernement. (Photo: Shutterstock)

Les principes de la réforme de la Cour rencontrent encore une forte résistance au sein du Palais, au grand dam du gouvernement. (Photo: Shutterstock)

a dû renoncer au licenciement de son chef de cabinet, que n’avait pas validé le gouvernement, rapporte Reporter.

Si la Cour s’efforce de redorer son blason – entre les nombreuses visites du couple grand-ducal dans le cadre de la crise sanitaire et la –, les luttes de pouvoir n’ont pas cessé pour autant dans les couloirs du Palais. Et ce sur fond de mise en place de la par le , reposant surtout sur une séparation nette entre les missions publiques et privées de la famille grand-ducale – et du même coup des dotations correspondantes –, une gestion des ressources humaines plus sereine et un nouvel organigramme (incluant le recadrage de à laquelle la Constitution n’accorde aucun rôle d’organisation).  

La Cour a d’ailleurs accueilli le 1er juin sa nouvelle maréchale de la Cour en la personne de , remplaçant Lucien Weiler ayant fait valoir ses droits à la retraite, sans oublier les deux conseillers spéciaux et André Prüm chargés de mener à bien la délicate réforme de la vieille maison.

Une réforme officiellement soutenue par les principaux intéressés – en tout cas le Grand-Duc, «qui a clairement manifesté sa volonté de moderniser la Cour», rappelait le Premier ministre,  (DP), en février dernier –, même si de nombreux écueils persistent sur le terrain.

Orienté vers un autre rôle

C’est ainsi que trois jours avant l’arrivée de Mme Backes au Palais, le chef de cabinet du Grand-Duc, Michel Heintz, a reçu une lettre de licenciement évoquant, selon Reporter, une perte de confiance irrévocable. Sauf que le Grand-Duc s’était engagé à faire valider par le gouvernement toute décision importante concernant le personnel, ce que le Premier ministre a rappelé au chef de l’État, le forçant à faire machine arrière. M. Heintz n’est donc pas démis de ses fonctions et devrait à terme endosser un autre rôle au sein de l’administration de la Cour – restant pour le moment à son poste, comme l’a indiqué le ministère d’État à Reporter.

Quant aux raisons de ce licenciement désamorcé, elles tiendraient au fait que M. Heintz, le bras droit du chef de l’État, serait l’un des auteurs de l’appel au secours lancé au gouvernement quant à la rotation excessive du personnel, avait indiqué Alex Bodry, alors chef de fraction LSAP, au Lëtzebuerger Land.

La Cour s’était résolue à se défaire en avril du «manager général» David Grieu, proche conseiller de la Grande-Duchesse, dont «la liste impressionnante de missions» à la «formulation très vague» avait amené Jeannot Waringo à recommander la suppression de son poste, et qui faisait surtout l’objet d’une information judiciaire pour avoir demandé à des collaborateurs de faire disparaître des documents internes liés au dossier d’un ancien valet de chambre du couple grand-ducal qui s’était suicidé après son licenciement.

La difficile réforme de la Cour suit donc son cours, à marche forcée, et non sans résistance. Prochain recrutement sensible en vue: celui du remplaçant d’, président depuis 2008 de l’Administration des biens de S.A.R. le Grand-Duc. Une administration-clé lorsqu’il s’agira de clarifier la séparation des finances publiques et privées de la Maison grand-ducale.