C’est à bord d’un train Coradia Stream aux couleurs des Chemins de fer luxembourgeois (CFL) qu’Alstom a présenté ses dernières technologies en matière de transport de voyageurs durant le salon InnoTrans 2022 à Berlin, salon du transport ferroviaire dédié aux professionnels du secteur. Le géant français souhaite faire de ce modèle à deux niveaux et de grande capacité une référence dans le domaine du transport de voyageurs au niveau régional en Europe.
Actuellement à l’essai à Barcelone (là où il est construit), mais également en France et en République tchèque, le Coradia Stream devrait commencer sa phase de test au Luxembourg dès cet automne afin de décrocher les dernières homologations. Les CFL espèrent une mise en service des premiers trains à l’été 2023.
Un investissement de 400 millions d’euros
Pour rappel, en décembre 2018, les CFL ont choisi, suite à un appel d’offres, le constructeur français Alstom pour s’équiper avec 34 trains Coradia Stream. La commande prévoit 22 trains Coradia Stream en configuration trois voitures (deux voitures double étage et une voiture centre sans étage) et 12 trains en configuration six voitures, donc dans ce dernier cas une capacité proche des 700 passagers. Coût de la commande: 400 millions d’euros. À noter que les CFL disposent d’une option pour 20 trains supplémentaires.
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Avec un Coradia Stream au format trois voitures, les CFL pourront transporter 334 personnes assises. Alstom assure que, par rapport à ses autres modèles, un travail important sur le design, le confort, la résistance des matériaux et sur l’accessibilité a été réalisé sur ce type de motrice qui roule à l’électricité. À noter que l’entièreté des trains de voyageurs CFL est alimentée par des sources d’énergie 100% renouvelable.
L’accessibilité des personnes à mobilité réduite a également été repensée. Le sol de la voiture centrale sera au niveau du quai. Chaque siège dispose de connectivités USB et d’une prise de courant. Le train dispose également de répétiteurs afin d’améliorer la captation des réseaux cellulaires pendant les trajets, en plus du wifi disponible à bord.
Une conduite automatisée
Au niveau technologique, les CFL ont opté pour l’ATO niveau 2 (GoA2), un système de conduite automatisée des trains. Les CFL sont d’ailleurs parmi les premiers à faire confiance à cette technologie d’Alstom, qui ne tarit pas d’éloges sur cette innovation qui comprend quatre niveaux d’automatisation de la conduite des trains. Le niveau GoA4 correspondant au degré d’automatisation le plus élevé sans employés à bord, comme certaines lignes de métro. «Nous avons opté pour le niveau 2, ce qui veut dire que le train peut démarrer de manière automatisée, il peut accélérer et décélérer en fonction du réseau ferré ou de son heure d’arrivée en gare. Ou encore s’arrêter à un endroit très précis du quai», explique Marc Hoffmann, directeur des activités voyageurs des CFL. Pour autant, il assure qu’«il n’est pas question de supprimer le conducteur de train à l’avenir. Il pourra toujours intervenir sur la conduite et il aura toujours un rôle important dans le train, tout comme l’accompagnateur».
Les nouveaux trains des CFL seront destinés à l’axe nord-sud pour relier Troisvierges à Luxembourg ainsi que sur les lignes transfrontalières vers Longwy, Athus et Arlon. «Ce type de train à l’avantage de pouvoir circuler au Luxembourg, en Belgique et en France. Par contre, il ne pourra pas circuler en Allemagne en raison d’une différence de tension du courant. Il ne devrait pas non plus être mis sur le sillon lorrain», a indiqué Marc Hoffmann.
Enfin, la maintenance sera faite par les CFL qui disposent de leur propre centre technique et qui ont l’ambition d’en construire un nouveau dans un avenir proche.
Avec la livraison de ce nouveau matériel roulant, les CFL veulent progressivement augmenter le nombre de places assises de presque 50% d’ici 2025.