«Il est important pour une monarchie d’avoir un look moderne!», assène d’emblée , maréchale de la Cour grand-ducale. Et en 2021, ce look moderne doit aussi être perçu via internet et les réseaux sociaux. Or, avait besoin d’une cure de jouvence. Un constat également abordé et posé . «Nous avons assez vite commencé à travailler sur un nouveau site. L’ancien était vétuste, on s’est penché sur une modernisation», explique Mme Backes.
Un travail mené en équipe
Qui fait dès lors de ce chantier une priorité et fixe une échéance: la mise en ligne d’un nouveau site au 31 décembre 2020. Elle constitue alors un comité de pilotage pour en assurer la conception. Il réunit notamment des collaborateurs de la Maison du Grand-Duc, du ministère d’État, du SIP et de l’Administration des biens du Grand-Duc. S’il s’agissait de concevoir un outil officiel et non à usage privé, la famille royale, tout de même directement concernée, a été associée au processus.
«Le comité a mené les réflexions quant à la conception et à l’architecture. Mais la famille royale a vu les projets et validé les contenus développés par le personnel de la Maison du Grand-Duc. Le est sensible à cela et parfaitement conscient de l’importance de disposer d’un site moderne.»
Un budget de 80.000 euros a été mobilisé jusqu’à présent et une agence privée luxembourgeoise, Explose, a été choisie pour apporter son expertise et son savoir-faire. «Nous voulions en effet quelque chose de très fonctionnel, adapté aussi aux tablettes, aux téléphones. C’est un site qui est également évolutif. Le chantier est un ‘work in progress’. De nouvelles fonctionnalités vont être ajoutées, des traductions notamment, des audios pour les personnes malvoyantes…», précise la maréchale.
Un agenda, évidemment mis à jour, permettra de connaître les activités des différents membres de la famille. Et un formulaire de contact est aussi disponible. «Et nous répondons toujours», affirme Mme Backes.
Une petite équipe en assurera la gestion quotidienne, sous la supervision de la maréchale qui, par arrêté grand-ducal du 9 octobre 2020, a la responsabilité de la communication dans ses compétences. «Elle devrait être diversifiée prochainement», dit-elle.
Plus moderne et plus cohérent
Un changement de look, donc. Mais cela signifie-t-il aussi un changement de ton dans la communication? «Je ne sais pas juger, étant directement impliquée. C’est plutôt à vous de le dire», s’amuse Yuriko Backes. «C’est plus moderne, certainement. Mais de là à évoquer un changement de ton… Ce n’est tout de même pas une révolution. Selon moi, quand on est chef de l’État, c’est 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Alors, peut-être qu’en effet il y aura parfois une photo de la famille en vacances, ou des photos souvenirs…»
L’ensemble se veut aussi plus cohérent. Ainsi, le site de la a été rapatrié sous monarchie.lu. Et à ceux qui pourraient trouver paradoxal que le site soit actuellement très francophone alors que le souverain s’exprime beaucoup en luxembourgeois, elle explique: «C’est une tradition que d’utiliser le français. Mais on travaille sur des traductions. Beaucoup sont prêtes d’ailleurs. Il faut un peu de temps pour régler tous les détails techniques.»
Montrer en toute transparence les activités de la famille royale
Et cette professionnalisation de la communication digitale se perçoit aussi sur les réseaux sociaux comme , ou , «qui permettent peut-être de présenter des contenus plus personnels. C’était aussi une priorité pour moi que de professionnaliser leur usage.» Quant à TikTok ou YouTube, pour éventuellement toucher des publics plus jeunes, «ce n’est pas à l’ordre du jour pour l’instant. Il faudrait aussi une équipe renforcée pour bien gérer ces plateformes.»
Et puis, la monarchie n’est pas une entreprise commerciale «et nous ne devons pas impérativement booster nos audiences, nous mettre des objectifs chiffrés. Tout cela s’inscrit plutôt dans une nouvelle stratégie pensée sur le long terme.»
Une stratégie qui doit aider à entretenir le lien, fort, entre la famille royale et la société civile. «Il est donc important de montrer en toute transparence les activités multiples de la famille, les causes pour lesquelles ses membres s’engagent, leur implication dans la vie de tous les jours... en temps normal, mais également en temps de crise voire de pandémie», conclut la maréchale. Qui, via ce site, a démontré que réconcilier tradition et modernité n’était pas mission impossible.